La seule interprétation du 23ème Concerto pour piano et orchestre de Mozart sous les doigts de Maria João Pires aurait suffi à notre bonheur. En effet, l’exécution exemplaire de l’œuvre, le ton si naturel, l’évidence lumineuse (comme dans la Sonate K 208 de Scarlatti, donné en bis), semblaient toucher le ciel. En revanche, la prestation de David Stern à la tête de l’Orchestre de Chambre de Bâle laisse plus dubitatif quelles qu’en soient les bonnes intentions dans l’Ouverture Les Hébrides op 26 et la Symphonie n°3 « Ecossaise » de Mendelssohn.

Fouillant le texte, il n’est pas toujours capable de mettre en pratique l’intelligence de sa lecture dans la réalisation globale. L’Ouverture n’est pas portée par ce souffle et cette impression ressentie par le compositeur face à la Grotte de Fingal envahie par l’écho de la mer en furie. La Symphonie « Ecossaise », malgré l’agitation du chef, ne réussit pas à trouver son fil conducteur et se perd souvent dans le détail au détriment de la construction. L’orchestre n’est pas en cause qui, sur instruments d’époque (et malgré les aléas qu’impose souvent le choix de cors naturels plutôt de que cors à piston…) peut montrer son sens de la ligne dans l’Adagio et sa virtuosité dans le final.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 11 septembre 2009

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