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Angers - Compte-rendu : L’étoile de Chabrier, bienvenue au grand magasin !

Mets idéal pour un théâtre lyrique durant la période des fêtes que la délicate et drôle Etoile d'Emmanuel Chabrier. D'autant plus que le metteur en scène, Emmanuelle Bastet, a opté pour un "dépaysement" de circonstance. Le royaume de Ouf 1er s'est en effet transformé en un grand magasin de luxe (décors et costumes très réussis de Duncan Hayler) dont le monarque est directeur général.

Nous sommes à l'approche de Noël et le début de l'Acte I montre Ouf, déguisé en Père Noël, tentant d'obtenir une parole désobligeante d'un de ses employés… La réécriture des dialogues a été menée avec habileté (une Mme Bihour, Directrice ressources humaines, tenue par le comédien Jean-Marc Bihour se glisse dans l'action et l'épice d'une impayable façon !) et l'on se laisse aisément séduire par une conception pleine de tendre impertinence, d'autant que la partie musicale du spectacle mérite bien des éloges.

Eric Huchet (Ouf 1er) et Vincent Pavesi (Siroco - l'astronome royal devient ici responsable de la sécurité du magasin !) forment un tandem parfait de truculence. Il contraste idéalement avec le charme et le pimpant avec lesquels les rôles de Laoula et de Lazuli sont respectivement tenus par Magali Léger et Sophie Marilley (on doit hélas faire des réserves sur la diction souvent très imparfaite de cette dernière). Quant à Simon Jaunin (Porc-Epic), Jean Delescluse (Tapioca) et Marie-Lenormand (Aloès), leurs qualités vocales alliées à un vraie sens de la comédie font mouche.

Dans la fosse, le jeune Laurent Campellone à la tête des musiciens de l'Orchestre National des Pays de la Loire témoigne d'une belle compréhension de la partition. Tendresse, humour, couleur : toute l'âme du bon Chabrier qui vibre sous sa baguette - avant autant d'intelligence que de modestie !

Alain Cochard

Angers, le 28 décembre

Photo : Vincent Jacques
 

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