Journal
Andris Nelsons et le Philharmonique de Vienne - Rencontre au sommet
Date à marquer d’une pierre blanche. Andris Nelsons investit le Théâtre des Champs-Élysées le 23 novembre avec rien moins que le Philharmonique de Vienne ! Le jeune prodige letton a conquis en quelques saisons les plus grandes phalanges symphoniques mondiales. Comment ne pas noter qu’il suit pas à pas Mariss Jansons, jusque dans les affinités électives qui le relient à certaines phalanges ?
Tout comme Mariss Jansons, il entretient un rapport de confiance mutuelle avec le Concertgebouw d’Amsterdam, collaboration déjà miraculeuse illustrée au DVD (1) ; tout comme son mentor, il développe avec les Wiener Philharmoniker un répertoire partagé entre les romantismes allemand et russe, doublé passionnant, plus révélateur qu’on ne croit et qui constitue le programme du concert, mettant en regard la longue ballade pastorale qu’est le Second Concerto pour piano de Brahms – avec Hélène Grimaud, mais tiendra-t-elle l’engagement ? – et cette Symphonie pathétique qui lui appartient déjà en quelque sorte tant il en a renouvelé le discours. Non plus ce requiem interminable, mais une œuvre tourmentée, violente, revers sombre et hanté des 4e et 5e. Simplement à vous glacer le sang.
Soyez-y !
Jean-Charles Hoffelé
1) le label C Major vient de publier deux concerts du Concertgebouw et d’Andris Nelsons filmés dans le cadre du Festival de Lucerne 2011, le premier dévolu à une 8e Symphonie de Chostakovitch d’une noirceur assassine (1 DVD ou Blue Ray C Major 710004), le second proposant un solaire Concerto «L’Empereur » de Beethoven sous les doigts impeccables de Yefim Bronfman et une Schéhérazade de Rimsky-Korsakov hors du commun, narrative et pleine d’imagination avec un superbe violon solo (1 DVD ou Blue Ray C Major 710204). On n’avait pas entendu dans cette œuvre une interprétation d’une telle qualité depuis celle qu’avait signée Kirill Kondrachine avec le même orchestre en 1979. Au disque, Andris Nelsons vient de faire paraître sa version de Suor Angelica de Puccini enregistrée à Cologne avec dans le rôle-titre son épouse, Kristine Opolais (1 CD Orfeo C 848121A) Chez le même éditeur il faut surveiller la parution imminente d’une 7e Symphonie de Chostakovitch gravée avec l’Orchestre Symphonique de Birmingham dont il est le directeur musical (Ces DVD et CD sont distribués pas Harmonia Mundi).
Orchestre Philharmonique de Vienne, dir. Andriss Nelsons /Hélène Grimaud, piano
Œuvres Brahms et Tchaïkovski
23 novembre 2012 – 20h
Paris, Théâtre des Champs-Elysées
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Photo : DR
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