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Aix en Provence - Passage de relais


Bernard Foccroulle (photo ci-contre) succède à Stéphane Lissner à la tête du Festival d’Aix-en-Provence.
Découvrez en avant-première la programmation du Festival 2007 qui débutera par l’inauguration de la nouvelle salle.

Présent à Aix-en-Provence le 4 juillet à l’occasion de la présentation du Festival 2007 à la presse, Renaud Donnedieu de Vabres a rappelé que l’Etat était un « partenaire puissant » du Festival d’Aix et qu’il entendait le rester (la subvention du Ministère de la Culture est de 3, 2 millions d’euros dans un budget total de 17,6 millions d’euros - la totalité des subventions des collectivités publiques s’élevant à 5, 7 millions d’euros). Tandis que Stéphane Lissner passe le relais à Bernard Foccrolle, le Ministre de la Culture salue « la volonté d’internationalisation » qui a été celle du directeur d’Aix depuis 1998 et la place qu’y occupe désormais l’Académie Européenne de Musique, « un superbe lieu de transmission » synonyme de découvertes, d’ouverture aux jeunes talents.

Parfois accusé d’avoir lancé la construction d’une salle pour « faire la Tétralogie », S. Lissner justifie cette entreprise en soulignant que l’avenir du Festival d’Aix passe aussi par le répertoire et que « pour convaincre les grands artistes d’être là, il faut s’ouvrir à un grand répertoire ». La nouvelle salle est « un théâtre pour les cinquante ou soixante prochaines années », nécessaire pour mettre en œuvre « tous les moyens techniques à la disposition des metteurs en scène », affirme l’ancien directeur. Un lieu dont l’ouverture va en tout cas accroître de façon considérable (+ 45 % !) la capacité d’accueil du Festival d’Aix.

Nouveau directeur général de la manifestation (il occupera officiellement ce poste au terme de l’édition 2006), Bernard Foccroulle s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur et conçoit le festival comme un « mélange de prestige, de créativité et d’investissement dans les jeunes talents ». Avec sa nouvelle salle, Aix dispose de « tous les atouts pour développer et amplifier son rayonnement », constate-t-il. « Antidote aux mots de notre époque », selon B. Foccroulle, Mozart demeurera « au cœur du Festival d’Aix ». Mais la volonté d’ouverture est plus que jamais présente dans ses propos : découverte de répertoires rares (un opéra de Cavalli en 2008), confirmation de la place éminente occupée par l’Académie Européenne, présence du contemporain (Pascal Dusapin en résidence en 2007 et 2008), diversification du public « en harmonisant la volonté de démocratisation avec les contraintes de gestion., développement de projets pédagogiques dans les établissements scolaires aixois.

A quoi ressemblera le Festival 2007 ? C’est à Wagner et à La Walkyrie du tandem Braunschweig-Rattle que reviendra d’inaugurer la nouvelle salle le 29 juin (autres représentations les 2,5 et 8 juillet). Dès le 1er juillet, Mozart sera au rendez-vous au Théâtre de l’Archevêché pour une nouvelle production des Noces de Figaro signée Vincent Boussard, avec Daniel Harding à la tête du Mahler Chamber Orchestra (autres représentations les 3,7,13,17,19 et 21 juillet). Mozart encore, mais au Théâtre du Grand Saint Jean où l’on goûtera L’Enlèvement au Sérail mis en scène par le tandem Deschamps-Makeïeff, avec Marc Minkowski à la baguette (4,6,9,12,14,16,18,20 juillet). Au chapitre baroque la production de l’Orfeo de Monteverdi du Théâtre de la Monnaie(1998) sera à l’affiche à l’Archevêché les 6,8,12,14,15 juillet. Enfin, dans la nouvelle salle, La Maison des morts de Janacek donnera à Patrice Chéreau et Pierre Boulez l’occasion d’une collaboration attendue (16,18,20,22 juillet).

Du côté de l’Académie Européenne de Musique, un spectacle intitulé « Madrigaux » (autour du Combattimento de Monteverdi) sera présenté au Théâtre du Jeu de Paume (dates pas encore définies). La présence de la Philharmonie de Berlin à Aix se traduira aussi par trois concerts symphoniques (deux dirigés par Rattle, un par Boulez). On entendra également le Mahler Chamber Orchestra sous la baguette de Harding avec une artiste aixoise en soliste : Hélène Grimaud, mais aussi La Création de Haydn par Christie et Les Arts Florissants et un concert de l’Ensemble intercontemporain et de sa directrice musicale Susanna Mälkki.

Alain Cochard

Photo : DR

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