La météo était au rendez-vous les 16 et 17 septembre à Bougival pour des Journées du Patrimoine 2023 qui ont vu la réouverture de la Villa de Pauline Viardot. Le public est venu, nombreux, découvrir un lieu chargé d’histoire, sauvé de la prédation immobilière et restauré (1) grâce à l’action déterminée de l’Association des Amis de Georges Bizet et de sa fondatrice, Bénita Carteron, sans l’enthousiasme et la ténacité de laquelle rien n’eût été possible.
 

© Les Amis de Bizet
 
Renaissance en musique
 
Baigné de lumière, le salon de la villa « Les Frênes » offrait un cadre parfait pour une renaissance en musique. En partenariat avec l’association La Nouvelle Athènes (dirigée par Sylvie Brély) dont la mission est de favoriser la relecture du répertoire romantique sur des pianos d’époque, les Amis de Bizet avaient organisé un concert d’hommage à Viardot, le 17 septembre, autour de son piano Erard, restauré par les soins attentifs de Shintaro Soma.
Les pianistes Eloy Orzaiz et Aline Bartissol (photo) et le violoniste Naaman Sluchin (photo) étaient les interprètes d’un programme varié et impeccablement équilibré, conçu par le musicologue Hervé Lacombe, président de l’association des Amis de Bizet.
 
Un vivant portrait
 
En contrepoint des pages musicales (Chopin, Gounod, Viardot, Fauré, Bizet & Fauré), le comédien et metteur en scène Jean Manifacier s’est livré à une évocation aussi documentée que passionnée de la vie de celle que l’ont désigne parfois comme la « Callas du XIXe siècle ». Musique et paroles s’alliaient idéalement pour dessiner un vivant portrait et faire découvrir aux visiteurs amenés par les Journées du Patrimoine le riche univers de la cantatrice et compositrice.
 

Le piano Erard (1898,  n° 78427) de Pauline Viardot © Les Amis de Bizet

Musique au salon
 
Voilà qui leur aura sûrement donné envie de revenir à la Villa Viardot les 20, 21 et 22 octobre lors de la première édition du Festival Pauline Viardot, une initiative des Amis de Bizet et de La Nouvelle Athènes. Un bain de romantisme attend le public trois jours durant avec quatre programmes (systématiquement doublés compte tenu de la jauge réduite du salon). « « Plainte d’amour » ouvrira le ban, constitué de pages de Viardot, Fauré, Berlioz (les Nuits d’été) et Schumann défendues par la mezzo Marine Fribourg et Flore Merlin au piano (20/10). Après une conférence d’Hervé Lacombe, la mezzo Coline Dutilleul et Edoardo Torbianelli (21/10) exploreront les liens de Viardot et Chopin (outre des pièces pour piano de ce dernier, on entendra, de Viardot, les 12 mélodies sur des mazurkas de Chopin).
Après la voix, la journée du dimanche refermera la 1ère édition sur un mode tout instrumental : Laura Granero (piano), Aldo Mata (violoncelle) et Emily Worthington (clarinette) interpréteront des pages de trois amis de Pauline Viardot : Robert et Clara Schumann et Johannes Brahms, avant que le violon de Marta Ramirez, accompagné par Eloy Orzaiz, ne conclue par Sarasate, Charles de Bériot, Glinka, Fauré, Chopin et ... Viardot !  
 
Enfin si vous faites le détour par Bougival, n’oubliez surtout pas de visiter la datcha de Tourguéniev, à une minute au-dessus de la Villa !