Longtemps, la réputation de Vivaldi auteur lyrique reposa sur cet inépuisable Orlando Furioso qui étrenna les planches du Théâtre Sant’Angelo de Venise à l’automne 1727. Alors qu’on a enfin découvert tous les opéras de Vivaldi, et pris conscience de leur importance dans l’histoire du théâtre lyrique du XVIIIe siècle, revenir à ce fondamental que demeure Orlando furioso est presque une nécessité.

Malgré les innombrables beautés que réservent ses autres opéras celui-ci reste le chef-d’œuvre du genre chez Vivaldi. Son action aux incessants rebonds, la profusion de ses mélodies, la virtuosité sans frein de son écriture, l’ivresse et la poésie de son orchestre en attestent à chaque scène, au point qu’on y trouve l’Arioste aussi bien servi que par Haendel six ans plus tard dans son propre Orlando, même si certains regrettent les éléments comiques, inévitables dans la tradition vénitienne, que le livret de Braccioli a subtilement ajoutés à la trame romanesque. Des idées à foison, un rythme dévastateur, un premier bel canto empli de pyrotechnies, une scène de folie mémorable, tout cela fait une brillante soirée d’opéra mais aussi de théâtre, d’autant que la baguette autorisée de Jean-Christophe Spinosi sera à l’ouvrage.

Distribution all stars : Marie-Nicole Lemieux endosse l’armure du Chevalier, Jennifer Larmore retrouve Alcina, Veronica Cangemi sera la tendre Angelica, et Philippe Jaroussky Ruggiero, les tenants des principaux rôles seront donc ceux de l’enregistrement, qui fit date (Naïve OP 30393). Mais l’Astolfo de Christian Senn, le Bradamante de Christianne Stotijn et le Medoro de Romina Basso sont, eux, des nouveautés dont on est curieux.
Mise en scène probablement pseudo-archaïquo-moderne de Pierre Audi, mais le cadre du Théâtre des Champs-Elysées sera, pour l’acoustique, proche de l’idéal.

Jean-Charles Hoffelé

Vivaldi : Orlando furioso

Paris, Théâtre des Champs-Elysées

Les 12,14, 16, 18, 20 et 22 mars 2011

www.theatrechampselysees.fr

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Photo : DR