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Fabio Biondi et Europa Galante au Théâtre de la Ville - Gluck sans voix

Orphée ? Alceste ? Iphigénie ? Non, Fabio Biondi qu’on sait gourmand d’opéra (1), vient à Gluck mais pour ainsi dire par la petite porte, pliant son Europa Galante aux dimensions modestes de cinq des sonates en trio qui furent publiées par John Walsh en 1746, alors que Gluck séjournait à Londres où ses opéras ne rencontrèrent guère de succès. Haendel s’était gaussé de sa musique, disant à qui voulait l’entendre que Gluck connaissait aussi bien le contrepoint que son cuisinier.

Finalement, le Chevalier obtint quelques succès en donnant des concerts où il jouait du glass harmonica. Maigre butin. Même ces Sonates, dont il espérait beaucoup, furent laissées de côté par les mélomanes anglais. Leur saveur mélodique, typique d’une certaine école bohémienne, leurs jolies inventions de jeux à deux violons valent bien mieux que l’oubli où elles sont restées quelques siècles avant que Reinhardt Goebel lui-même ne les rédime.

Biondi y ajoute des sonates d’église du fils Mozart et la Frosh-Parthia en ut majeur du Père. Programme rare qui saura charmer.

 

Jean-Charles Hoffelé

 

(1) Fabio Biondi vient de faire paraître le premier enregistrement mondial du Carlo re d’Alemagna d’Alessandro Scarlatti, décidément un des maîtres les plus méconnus de l’opéra baroque. La révélation en 2003 de Griselda selon René Jacobs avait justement fait sensation, nul doute que ce nouvel opus lyrique confirmera l’importance d’Alessandro Scarlatti dans le concert lyrique du début du XVIIIe siècle. (Carlo re d’Alemagna : Romina Basso, Roberta Invernizzi, Marino de Lisa, Marianne Beate Kielland, Solistes, Orchestre symphonique de Stavanger, dir. Fabio Biondi / 3 CD Agogique AG0015).

Europa Galante, Fabio Biondi (viol. et dir.)

Œuvres de Gluck, Mozart

9 janvier 2014 - 20h30

Paris -Théâtre de la Ville

Photo : DR

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