Journal

Compte-rendu : Le Quatuor Takács au Théâtre de la Ville - Une exigence passionnée


Fondé en 1975 par des étudiants hongrois, le Quatuor Takács s’est transformé au fil du temps et a pris une configuration plus internationale. Désormais, sur les pères fondateurs magyars (le second violon et le violoncelle) se sont greffés un premier violon britannique (depuis 1993) et une altiste américaine (en 2005).

L’esprit des origines perdure pourtant. Il suffit d’entendre l’interprétation si allante, vivace et drue du Quatuor n°69 de Haydn pour mesurer le niveau d’exigence atteint par ces instrumentistes. Il en va de même de l’exécution énergique, d’une densité expressive à la fois minérale et charnue du Quatuor n°3 de Bartók tendu comme un arc dans la récapitulation finale, véritable tourbillon arachnéen dont les Takács extraient la substantifique moelle.
Le Quatuor n°1 « De ma vie » de Smetana permet à leurs archets virtuoses de jouer sur les registres les plus passionnés, alternant le romantisme à fleur de peau (Largo sostenuto), le déchirement le plus sombre, la dimension rythmique d’essence folklorique (Allegro moderato alla polka / Vivace). Un superbe travail d’orfèvre !

Michel Le Naour

Paris, Théâtre de la Ville, 22 janvier 2011

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Michel Le Naour

Partager par emailImprimer

Derniers articles