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Cendrillon de Massenet à La Monnaie de Bruxelles - Mezzo ou ténor ?

Débordé par son activité à la tête du Théâtre National de Toulouse, Laurent Pelly a sagement abandonné la Zauberflöte du Théâtre des Champs-Elysées : c’est finalement le spectacle de William Kentridge, venu de La Monnaie et rescapé d’Aix, que l’on y verra. Mais ce renoncement n’était que pour mieux investir la Cendrillon de Massenet prévue de longue date pour la scène bruxelloise.

Voila un ouvrage qui devrait aller comme un gant à sa fantaisie naturelle. La Monnaie, lancée dans un discret Cycle Massenet-Pelly inauguré avec ce magnifique Don Quichotte qui a vu les adieux au théâtre de José van Dam – on espère vite le DVD ! – poursuit donc avec cette Cendrillon ; un des Massenet les plus délicats, dont le fragile équilibre reste à trouver.

On sait que Massenet voulut expressément un travesti pour le Prince Charmant, mezzo donc, et surtout pas ténor. Mais le goût de l’époque fut vite trahi par la morale, et la mezzo ambiguë chassée par un clairon qui peinait, et qui peine toujours, à y montrer sa vaillance. La Monnaie ne choisit pas. Si vous voulez le vrai projet de Massenet, vous aurez en Cendrillon Anne-Catherine Gillet (ci-dessus) et en Prince Charmant la prometteuse Sophie Marilley.


Sophie Marilley

Si vous voulez un couple straight, alors Rinat Shaham donnera la réplique Frédéric Antoun. Affaire de goût. On mettra tout le monde d’accord avec le Pandolfe de Lionel Lhote et, en Madame de la Haltière, Nora Gubisch. Son mari, Alain Altinoglu, rescapé du Faust calamiteux de la Grande Boutique, est dans la fosse : l’orchestre n’a qu’à bien se tenir !

Jean-Charles Hoffelé

Massenet : Cendrillon
Bruxelles, Théâtre de la Monnaie, du 9 au 29 décembre 2011
www.lamonnaie.be

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Photo : Michael Poehn
 

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