Agenda

    1. ( metteur en scène )
    2. ( direction musicale )
    3. ( ensemble )
    4. ( ténor )
      Dardanus
    5. ( soprano )
      Iphise
    6. ( soprano )
      Venus
    7. ( baryton )
      Anténor
    8. ( basse )
      Teucer, Isménor
    9. ( soprano )
      Un Songe, l’Amour, une phrygienne
    10. ( interprète )
      Un Phrygien
    11. ( basse )
      Un Songe
    12. ( ténor )
      Un Songe
    Programme :
    Le jeune Ensemble Pygmalion, dirigé avec fougue et talent par Raphaël Pichon, a recréé ce Dardanus 1744 et en a enregistré la version concert à l’Opéra Royal de Versailles. Il revient en ces lieux avec une mise en scène de ce grand opéra signée Michel Fau.

     Composé originellement en 1739 pour l’Académie Royale de Musique, le cinquième opéra de Rameau Dardanus connut tout d’abord un succès limité. Rameau prit les critiques de ses contemporains très au sérieux et décida avec son librettiste La Bruère de revoir entièrement le texte et la musique des trois derniers actes. En résulta un tout nouvel opéra où l’action fut fortement allégée de ses excès merveilleux et surnaturels, mettant l’accent sur un drame foncièrement plus humain. Le propos est désormais ciblé sur les sentiments conflictuels et les émotions des principaux personnages. Cette seconde version, donnée pour la première fois en 1744, connut un accueil favorable, connaissant de très nombreuses reprises (avec de réguliers aménagements). En 1760, l’œuvre fut finalement accueillie comme l’une des plus achevées de Rameau.

    Supérieure du point de vue dramatique, cette seconde mouture de Dardanus n’a jusqu’à aujourd’hui jamais connu de résurrection, exception faite du célèbre air “Lieux funestes” extrait du quatrième acte, resté aujourd’hui comme l’un des plus beaux airs du répertoire de haute-contre à la française. Une nouvelle édition a été réalisée sur les bases de l’édition de 1744, incorporant également les nombreuses variantes intégrées par Rameau entre 1744 et 1760, celles-ci cherchant perpétuellement à enrichir la puissance émotionnelle de la musique. S’appuyant sur les manuscrits et éditions imprimées, autographes et non-autographes, disponibles sur toute la période de remaniement de Dardanus, cette nouvelle réalisation donne à entendre pour la première fois certains des plus beaux et inspirés passages d’un opéra illustrant parfaitement l’évolution de l’opéra français au cours du siècle des Lumières. à l’origine totalement hérité de la contraignante forme de la tragédie lyrique lulliste, mais aussi du goût prononcé pour les histoires “extraordinaires”, nous découvrons ici un sens du drame plus intime et humain traçant un chemin très clair vers les explorations psychologiques de la période classique.