Le concerto en ut majeur pour piano et orchestre de Prokofiev est le troisième et le plus populaire des cinq qu’écrivit le compositeur russe ; achevé en Bretagne en 1921, il avait été esquissé dès 1913. Boudé par le public américain de Chicago et de New York où il fut créé, il fut en revanche favorablement accueilli par le public européen et compte parmi les plus grands concerti pour piano composés au XXème siècle, aux côtés de ceux de Ravel et de Bartók. S’articulant en trois mouvements, très percussifs, il exige de son interprète une virtuosité sans faille, soutenu par un orchestre très riche et très dynamique.

La Neuvième Symphonie en mi mineur d’Antonín Dvorák, dite « du Nouveau Monde » qui complètera le programme, fut écrite durant le séjour que fit le compositeur aux Etats-Unis, et singulièrement au Conservatoire de New York et créée en cette même ville au Carnegie Hall en 1893 ; elle compte quatre mouvements très contrastés dans le style mélodique très reconnaissable du compositeur tchèque, ponctués de thèmes originaux, empruntant leurs caractéristiques aux musiques « des Noirs et des Peaux rouges » que le musicien avait étudiées attentivement. L’orchestration est riche et variée ; c’est sans doute la symphonie la plus populaire aussi de grand compositeur tchèque.

Ce programme bénéficiera au piano du jeune et déjà très talentueux pianiste russe Daniil Trifonov, lauréat de maints concours à travers le monde, et qu’Orange accueillera pour la première fois après que les plus grandes salles internationales aient pu le faire ; il sera placé sous la houlette de Bertrand de Billy que l’on aura entendu dans « Le Trouvère », toujours à la tête de l’Orchestre National de France. 

Philippe Gut