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Tom Carré et Samuel Bismut aux Pianissimes / Salle Cortot – Ouverture en duo pour une découvreuse saison – Compte-rendu

 
 
Ils sont tous deux nés en 1998 et amis depuis longtemps, ils ont tous deux étudiés au CNSMDP dans la classe de Denis Pascal et ont souvent eu l’occasion de jouer ensemble, mais jamais encore ils ne s’étaient produits en public. C’est désormais chose faite – et bien faite ! –, grâce à Olivier Bouley qui a inauguré la nouvelle saison de des Pianissimes en réunissant Tom Carré (photo à g.) et Samuel Bismut (photo à dr.) pour un récital à deux pianos et à quatre mains à la salle Cortot. Une excellente initiative qui aura permis de juger de la complicité, et de la parfaite complémentarité, de deux fins musiciens.
 
Directe, sans flafla, idéalement tendre dans l’Andante, la Sonate à deux pianos KV 448 de Mozart ouvre de la plus lumineuse façon un programme qui permet d’entendre par la suite les deux interprètes dans trois Schubert à quatre mains : le Divertissement à la hongroise D. 818, d’un « parfum » et d’un style admirables, l’Andantino varié D. 823, aussi fluide que justement caractérisé en chacun de ses maillons, et le Lebensstürme D.947, vibrant des prémices d’un romantisme que les pianistes savent traduire sans rien forcer. Sur un mode plus léger, la Rhapsodie hongroise n°2 de Liszt, bien qu’elle perde un peu du feu de l’original dans l’arrangement à quatre mains de Franz Bendel, est défendue avec chic et finesse.
 

Samuel Bismut (à g.) & Tom Carré ( à dr.) © B. Imhaus

Retour du deux pianos en fin de programme. A jouer « comme si on l’improvisait » demandait l’auteur : remarquables de souplesse et de liberté les deux interprètes sont parfaits dans l’Elégie de Poulenc. S’ensuit la Rhapsodie espagnole de Ravel. Pris dans un tempo assez allant, le Prélude introductif installe un climat moins hypnotique qu’on en a l’habitude certes, mais profondément ensorcelant qui retient l’attention : on suit sans réserve Samuel Bismut et Tom Carré dans ce Ravel plein de couleurs et aux accents de gitanerie.
Un très beau Koechlin (Suite op. 6) en bis ne fait qu’accroître l’envie de retrouver les deux pianistes en concert.
 
La saison 2023-2024 des Pianissimes témoigne comme les précédentes d’une curiosité qui ravira tous les découvreurs de talents avec de jeunes pianistes ou ensembles tels que le Trio Consonance (24 nov.), Antonin Bonnet (et une belle équipe d’archets, à commencer par la violoniste Iris Scialom, pour une soirée tout Chopin) (22 déc.), Nour Ayadi (28 janv.), le Trio Lazuli (14 fév.), Josquin Otal (24 mars), le Trio Zarathoustra (30 avril), le Trio Mussat/Christophe/Zientara (15 mai) et, enfin, Quing Li, Prix Cortot 2020 (12 juin).
 
Quant au prochain rendez-vous des Pianissismes, le 21 octobre à Cortot, c’est un véritable mini-festival de talents nouveaux du clavier qu’il vous réserve avec, de 14h à 19h, Victor Demarquette, Zu-An Shen, Diana Cooper, Maxime Alberti, Paul Drouet et Simon Bürki.
 
Alain Cochard
 
Paris, Salle Cortot, 27 septembre 2023
 
Les Pianissimes, saison 2023-2024 : https://www.pianissimes.org/saison-2023-24/
 
 Photo © Adami
 
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