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Sir Andrew Davis et l’Orchestre de l’Opéra de Paris - Le chaud et le froid - Compte-rendu

Le dernier concert de la saison de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris accueillait Sir Andrew Davis dont la réputation s’est forgée au contact des plus grandes scènes lyriques. Toujours efficace, d’une sûreté technique jamais prise en défaut, son interprétation d’Un sourire, composé par Messiaen pour le bicentenaire de la mort de Mozart, sait jouer de l’alternance entre plages mélodiques et interventions percussives. Soliste de la soirée, David Fray suit son chemin dans le 20ème Concerto de Mozart, avec une régularité et un allant qui tranchent face à l’impassibilité du chef, accompagnateur sans plus. La tension préromantique ne transparaît pas dans cette exécution au cordeau.

L’atmosphère change avec la Symphonie n°4 op 29 « L’Inextinguible » (1916) de Carl Nielsen où l’Orchestre de l’Opéra, virtuose, est littéralement porté par un souffle visionnaire : le maestro britannique sculpte à pleines mains une interprétation vivante et tempétueuse. L’intervention des timbales dans l’Allegro final atteint une puissance tellurique, marquant le triomphe de la pulsion vitale sur les forces du mal. Une interprétation impressionnante et architecturée qui rend parfaitement justice, par sa plénitude, à l’un des plus grands symphonistes du XXème siècle, trop rare dans les programmes.

Michel Le Naour

Paris, Opéra Bastille, 27 juin 2013.

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Photo : Dario Acosta Photography
 

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