Journal

Prix de Lausanne 2024 – Une brillante session riche de talents prometteurs

C’est l’une des compétitions de danse particulièrement prestigieuses, ce Prix de Lausanne créé en Suisse en 1973, une petite dizaine d’années après la plus prisée, le Concours de Varna, en Bulgarie. Décidément la Suisse devenait la terre d’élection des balletomanes européens, grâce à Philippe Braunschweig, formidable mécène qui en fit édicter les règles par la grande ballerine Rosella Hightower et un certain Maurice Béjart, plus tard installé lui-même sur les bords du Léman. Depuis, tous les deux ans, le Concours a distingué d’immenses artistes, et notamment, pour ne citer que plus récemment, Hannah O’Neill et Sae Eun Park, toutes deux étoiles à l’Opéra de Paris. Il y eut aussi un certain Jean-Christophe Maillot, superbe danseur à la carrière d’interprète trop courte, avant de devenir le grand chorégraphe que l’on sait.
 
Réservé à de très jeunes gens, le concours a donc récompensé en premier de son Prix le plus célébré, la Bourse Jeune Espoir, l’étonnant Brésilien de 15 ans, João Pedro Dos Santos Silva, éblouissant dans sa variation classique Harlequinade. A quoi s’est ajouté pour lui le Prix du Public Web. On a également noté le succès de l’Argentine Paloma Livellana Vidart, lauréate de la Bourse Jeune Etoile, ainsi que deux de ses camarades, tous trois élèves de l’Académie Princesse Grace que dirige Luca Masala, sous l’égide des Ballets de Monte Carlo, et qui n’en finit pas de faire des merveilles.
 
Les neuf lauréats sont assurés d’être engagés dans les plus réputées compagnies du monde, ce qui fut le cas d’un certain Benjamin Millepied, qui grâce à sa bourse, partit ainsi conquérir le Nouveau Monde, dont il est revenu quelque temps pour diriger l’Opéra de Paris, avec un bonheur moindre. Et, à l’issue de cette session, l’on s’émerveille à nouveau devant la vitalité de la danse sud-américaine, qui garde si vivantes des traditions et des techniques que l’Europe met souvent en péril.
 
Jacqueline Thuilleux
 

 Lausanne, Palais de Beaulieu, 3 février 2024
 
Photo © Gregory Batardon

Partager par emailImprimer

Derniers articles