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Metz - Compte-rendu : Séduisante Irma la douce de Monnot

L’Opéra Théâtre de Metz, reprend avec succès la production d’Irma la douce du Grand Théâtre de Limoges, interprétée par la compagnie La Java des Gaspards, dans une mise en scène revigorante de Bernard Pisani. La musique de Marguerite Monnot, fine et légère avec ses rythmes de fox-trot et de java, n’a pas vieilli et l’argument d’Alexandre Breffort demeure d’actualité. Idée ingénieuse que ce Nestor-le-Fripé obligé de se dédoubler en Monsieur Oscar pour que sa belle n’ait plus qu’un seul client, et qui devient jaloux de lui-même !

La difficulté de monter « Irma » tient au choix du rôle titre. Colette Renard a en effet marqué le personnage pour l’éternité - un enregistrement de la reprise au théâtre de l’Athénée en 67 avec celle-ci et Franck Fernandel est d’ailleurs reparu au catalogue Véga. Nadine Béchade campe une fringante Irma, admirable danseuse, parfaite chanteuse doublée d’une excellente diseuse, à laquelle il manque juste un peu de gouille et de chaleur pour émouvoir totalement. Gilles Favreau, physique engageant et jolie voix, donne vie au double personnage de Nestor/Oscar. Avec sa partenaire, il forme un couple idéal tout droit sorti des films noirs des années cinquante.

Robert Pisani, metteur en scène adroit, se démène comme un beau diable dans le personnage de Bob Le Hotu, et mène le jeu avec prestance. Pourquoi mettre les musiciens en coulisse et non dans la fosse, ce qui oblige à les sonoriser, de même que les interprètes, et fausse de ce fait les intonations du texte. Est-ce pour succomber au syndrome des comédies musicales actuelles ? Malgré ce bémol, un spectacle réjouissant qui redonne à la comédie musicale ses lettres de noblesse.

Bernard Niedda

Metz, Opéra Théâtre, le 12 février.

Photo : DR
 

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