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Le Quatuor Hagen à l’Auditorium du Louvre – Evidente perfection – Compte-rendu

Les Quatuors de Haydn représentent l’alpha et l’oméga de la musique de chambre et leur perfection nécessite des interprètes capables d’en extraire toute la substantifique moelle. Dans cette musique exigeante, les Hagen (photo), par la beauté sonore des quatre instruments, la souplesse mélodique, la transparence et le sens de l’architecture, atteignent une forme de perfection. Pour ce concert, ils ont choisi trois des six diamants de l’Opus 76 « Erdödy » (1796-1797), dont le style annonce Beethoven et Schubert.
 
On ne sait ce qu’il faut admirer le plus face à l’appropriation de ces chefs-d’œuvre par des instrumentistes portant au plus haut la réflexion sur le style viennois dont ils sont aujourd’hui parmi les meilleurs dépositaires. La plasticité de leur jeu, l’équilibre idéal comme le soin apporté à chaque détail ont valeur d’évidence.
Dès le Quatuor n°1 en sol majeur, la séduction opère, et le Quatuor en ut majeur « L’Empereur » manifeste une homogénéité de tous les instants dans une prégnante entente fraternelle. Le Quatuor n° 5 en ré majeur regorge de vivacité rythmique et de subtilité, avec dans le Largo cantabile une retenue toute patricienne. Un telle approche manque parfois de relâchement ou d’humour, mais la concentration et l’attachement à la lettre dont fait preuve cette formation si soudée donnent une impression de plénitude et de pur bonheur musical.   
 
Michel Le Naour

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 Paris, Auditorium du Louvre, 19 octobre 2016
 
Photo @ Harald Hoffmann

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