Journal

Le Quatuor Belcea et Till Fellner aux Concerts du Dimanche matin – Style et pudeur – Compte-rendu

Parmi la fine fleur de la musique de chambre, le Quatuor Belcea (photo) s’est adjoint le pianiste Till Fellner pour un programme Haydn et Brahms inscrit dans la série des Concerts du dimanche matin du TCE.
Quatuor op. 77 n°1 (Hob.III.81) : dans un esprit très Hausmusik, les instrumentistes entretiennent une conversation où chacun partage avec ses partenaires les mêmes sentiments et les mêmes humeurs. La perfection formelle s’accompagne d’une plénitude du timbre et d’un savant dosage dynamique, chaque instant est vécu comme totalement intégré à un discours qui chemine avec lyrisme et pure beauté sonore.

Till Fellner

Till Fellner © DR

Le même équilibre prévaut dans le Quintette en fa mineur de Brahms où le clavier fait corps avec des archets homogènes. Till Fellner se révèle, comme à l’accoutumée, musicien hors pair, mais on regrette parfois sa réserve, son expression un brin trop sage (Andante, un poco adagio), y compris dans les épanchements tziganes du final.
Quoiqu’il en soit, l’interprétation a fière allure et rend justice à l’esprit de l’œuvre grâce à des interprètes au style accompli. Le bis (Scherzo du Quintette pour piano et cordes op. 81 de Dvorak) prolonge par sa plénitude et sa respiration un moment chambriste privilégié.
 
Michel Le Naour
 
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 13 décembre 2015

Photo Quatuor Belcea © belceaquartet.com

Partager par emailImprimer

Derniers articles