Célèbre et méconnu : la formule colle on ne peut mieux au sort que la postérité réserve à Gabriel Fauré. Le Requiem et l’Elégie pour violoncelle ont rendu universellement célèbre le nom du maître français mais quantité de réalisations – bien plus significatives que les deux susnommées – demeurent dans l’ombre, hélas. A chacun son Bolero-de-Ravel diront certains ; reste que le phénomène est bien plus prononcé chez Fauré que chez son élève, en particulier du côté de musique de chambre, du piano et des mélodies.
 
On ne s’étonne donc pas de voir le Palazzetto Bru Zane s’intéresser à Fauré en cette année du centenaire de sa disparition, avec un accent particulier justement mis sur les domaines précités. Dès le 27 janvier, Aline Piboule et Pascal Quignard inaugurent à 18h (Amphithéâtre) un cycle « Fauré à la Philharmonie », suivis deux heures plus tard (au Studio) de Simon Zaoui et du Quatuor Strada (pour les  deux quintettes avec piano et le Quatuor à cordes), interprètes qui nous ont prouvé (via un très bel album chez Aparté) leurs profondes affinités avec le compositeur. Quant à Laurence Equilbey, Accentus et l’Orchestre de chambre de Paris, ils seront au rendez-vous le 5 avril dans l’inoxydable Requiem, entouré de pièces plus rares mais aussi d’ouvrages de Saint-Saëns et Massenet (avec le renfort de Sandrine Piau, Julien Dran et Tassis Christoyannis).
 
Grâce au PBZ, bien d’autres événements suivront courant 2024 (dont un festival « Fauré et ses élèves » à Venise de mars à mai), mais notez dès à présent l’original programme Fauré-Franck qu’Ariane Matiakh dirigera avec Florie Valiquette, François Rougier, Jean-Sébastien Bou, Orfeón Donostiarra et l’Orchestre national du Capitole le 28 mars à la Halle aux Grains de Toulouse.
 
Alain Cochard