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Joseph Moog et l’Orchestre Lamoureux – Pianiste à suivre – Compte-rendu

Quelques enregistrement remarqués (chez Claves et plus récemment Onyx) ont contribué à faire connaître le pianiste allemand Joseph Moog (né en 1987) dans le grand répertoire comme dans ouvrages bien plus rares (il s’est récemment lancé dans la Sonate n° 2 de Scharwenka). Après un premier récital parisien à l’Auditorium du Louvre l’an dernier, le pianiste était de retour dans la capitale, cette fois pour un concert de rentrée (tardive) de l’Orchestre Lamoureux, sous la direction de Fayçal Karoui.

Le Concerto n° 5 « L’Egyptien » de Saint-Saëns a été confié à J. Moog : excellent choix qui permet au jeune interprète de déployer une virtuosité assurée et rayonnante, mais jamais tape-à-l’œil. Il est quelque chose de touchant et attachant dans cette interprétation juvénile, heureuse, foncièrement naturelle, servie par une sonorité dense - quoique nullement épaisse  - et une belle palette de couleurs. Moog aurait pu pousser un peu plus loin la touffeur de l’atmosphère dans le 2ème mouvement ; il se garde de tout exotisme de pacotille, c’est le plus important. Chaleureux accueil du public. Sobre et intensément vécue l’Etude-Tableau de Rachmaninov offerte en bis renforce l’envie de vite retrouver l’artiste sur une scène française.

L’Orchestre Lamoureux est un peu à l’étroit sur la scène de Gaveau, mais on a apprécié la souplesse et la chaleur de l’accompagnement de Fayçal Karoui. Avant le Saint-Saëns, celui-ci avait signé un très évocateur Eloignement pour cordes de Qiqang Chen. La Symphonie en ut de Bizet conclut le concert de la plus radieuse façon et culmine dans un finale d’une vivacité et d’une souplesse très chorégraphiques. Après tout, c’est l’ancien chef du New City Ballet qui est à la manœuvre.
 
Prochain concert de l’Orchestre Lamoureux le 8 février à Gaveau, avec Marco Parisotto à la baguette et Isabelle Moretti en soliste dans des ouvrages de Roussel (Le Festin de l’Araignée), Hersant (Le Tombeau de Virgile pour harpe et orchestre de Philippe Hersant) et Franck (Symphonie)
 
Alain Cochard
 
Paris, Salle Gaveau, 25 janvier 2015

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