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Hubert Soudant et l’Orchestre National des Pays de la Loire - Authenticité viennoise - Compte-rendu

Directeur musical de l’Orchestre National des Pays de la Loire de 1994 à 2004, le chef néerlandais Hubert Soudant s’est fait plus rare dans l’Hexagone depuis qu’il a pris les rênes de l’Orchestre Symphonique de Tokyo. Invité pour cinq concerts (à Nantes, Angers et La-Roche-sur-Yon), il propose un programme intégralement schubertien regroupant l’Ouverture de La Harpe enchantée et les Symphonies « Inachevée » et « Tragique ». Pour cet Autrichien d’adoption (Soudant fut aussi à la tête de l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg pendant de nombreuses années), la musique viennoise n’a pas de secret et Schubert est l’un de ses compositeurs de prédilection (dont il a enregistré l’intégrale des Symphonies au Pays du Soleil Levant).

Son interprétation est celle d’un homme de théâtre qui sait alterner tension et détente, sourire et drame, légèreté et puissance, dans une conception à la fois fluide et implacable (Allegro final de la 4ème Symphonie). Dans l’ « Inachevée », le sens du détail est sans cesse intégré à une vision d’ensemble soucieuse de mettre en valeur l’instrumentation schubertienne (superbes interventions de la clarinette de Véronique Cottet-Dumoulin ou du hautbois de Bernard Bonnet !). Le geste précis et ferme mais toujours souple guide les musiciens à mains nues.

Pour ces retrouvailles avec le chef, le public manifeste son enthousiasme et, en guise de remerciement, deux bis prolongent ce concert au parfum Mitteleuropa : une transcription langoureuse de la Rêverie de Schumann par Josef Strauss et surtout un extrait du charmant Andantino de la musique de scène de Rosamunde.

Michel Le Naour

Angers, Centre de Congrès, 10 mai 2012

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Photo : DR
 

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