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Concert des élèves l’Atelier Lyrique de l’Opéra - Massenet à la fête - Compte-rendu

Après deux soirées riches d’enseignements et de promesses, consacrées pour l’une (en décembre) aux mélodies de Liszt, pour l’autre (en janvier) à celles de Massenet, les élèves de l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris ont a nouveau fait montre de leur talent avec un programme d’airs d’opéras de l’auteur de Werther donné à Garnier sous la baguette de l’excellent Guillaume Tourniaire.

Parmi ces jeunes chanteurs certains sont présents à l’Atelier depuis la rentrée dernière et d’autres y travaillent depuis la saison passée ou la précédente parfois. Il arrive – forcément - que l’on ressente ce différentiel d’expérience, mais on se doit d’abord de souligner l’excellent niveau général de la soirée.

Parmi les « anciens » de l’Atelier, Marianne Crébassa (mezzo), d’un charme et d’un « chien » irrésistibles dans « Quand la femme à vingt ans » (Don Quichotte), Damien Pass impayable dans l’air du diable de Griséldis – vraie bête de scène que le baryton-basse australien, et quel français impeccable ! - et Cyrille Dubois (ténor) d’une merveilleuse luminosité et d’une ardeur jamais arrogante dans « Je vais la voir » (Roma) font honneur à l’enseignement dispensé par l’Atelier Lyrique. Il en va de même avec le généreux Florian Sempey (baryton) dans « A quoi bon l’économie » (Manon), avec Llona Krzywicka (soprano), d’une vibrante ferveur dans « Rêve infini, divine extase» (La Vierge), ou encore chez Michal Partyka (baryton), saisissant d’autorité dans l’air d’Hérode « Ce breuvage – Vision fugitive » (Hérodiade).

Même s’il reste au ténor João Pedro Cabral à mettre sa musicalité en accord avec une présence scénique encore trop timide et à la mezzo Agata Schmidt à apprendre à croquer dans les mots et à plus soutenir la ligne – ils sont à bonne école ! -, les nouveaux pensionnaires de l’Atelier réservent de très belles surprises avec la mezzo Anna Pennisi dans le « Allez, laissez-moi seul » de Cendrillon, ou avec le ténor Kevin Amiel et la soprano Chenxing Yuan, d’une prometteuse fraîcheur dans des extraits de Manon. La palme de l’émotion revient toutefois à la soprano Andreea Soare, bouleversante dans la magnifique scène finale d’Ariane (avec Llona Krywicka, Anna Pennisi et Agata Schmidt en sirènes)

La conclusion de la soirée réunit A. Soare en Cendrillon et M. Crebassa en Prince dans le duo « A deux genoux » de l’Acte III de Cendrillon. Ancienne pensionnaire (2008-2010) de l’Atelier, Julie Mathevet prête son poétique concours à ses deux consoeurs pour le rôle de la Fée.

De jeunes voix à suivre de près et un bel hommage à Massenet, qui fait honneur à l’institution dirigée par Christian Schirm mais dont la réussite doit beaucoup aussi à la baguette attentive et sensible de Guillaume Tourniaire.

Prochain rendez-vous avec les pensionnaires de l’Atelier Lyrique (le 13 avril au Louvre) dans un programme Debussy, Ravel et Britten, en attendant La Ressurezione de Haendel à l’Amphithéâtre Bastille (du 30 avril au 6 mai), Orphée et Eurydice de Gluck à l’Opéra de Bordeaux (du 9 au 13 mai), et La Finta giardiniera de Mozart à la MC93 Bobigny (du 23 au 29 juin).

Alain Cochard

Paris, Palais Garnier, 15 mars 2012

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Photo : Opéra national de Paris/ Mirco Magliocca
 

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