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Compte-rendu : Sa Chen à l’Auditorium du Louvre - Autorité et souplesse

Lauréate des Concours Chopin de Varsovie et Van Cliburn de Fort Worth, la pianiste chinoise Sa Chen (31 ans) a déjà à son actif une activité de concertiste reconnue. A l’Auditorium du Louvre, son récital est à l’image d’un talent qui ne craint pas d’affronter les répertoires les plus exigeants.

La Sonate n°18 op 31 n°3 de Beethoven, surnommée « La Caille », aux humeurs changeantes, avec son caractère faussement improvisé, est maîtrisée aussi bien dans la forme que dans le fond. Une certaine sophistication nuit à la simplicité du phrasé parfois apprêté mais l’aspect rythmique, le raffinement et la fermeté de ton s’imposent d’entrée de jeu. Dans la Valse en la bémol majeur op 42 de Chopin, Sa Chen ne manque ni d’autorité ni de souplesse et son interprétation de la pièce « Le vent », extrait des «Souvenirs» d’Alkan (1837) est d’une infaillibilité technique et d’une virtuosité saisissante. « Namucuo » op 53 de Xiasogang Ye (né en 1955), l’auteur du Concerto pour piano « Starry Sky » créé aux Jeux Olympiques de Pékin par Lang Lang, propose des associations de timbres insolites où l’on perçoit parfois l’influence de Messiaen et du sérialisme. Soucieuse de couleurs, l’interprète valorise au mieux les sortilèges d’une musique à la tonalité aquatique. Le même sentiment prévaut dans une exécution tourbillonnante et volontaire de La Valse de Ravel pleine d’énergie, de rebond et d’une sûreté stylistique exemplaire.

Michel Le Naour

Paris, Auditorium du Louvre, 30 septembre 2010

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