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Candide de Bernstein au Châtelet, retour au pays

Quoi, Candide n’avait pas connu les affres et les délices d’un création parisienne ? Incroyable, impossible mais c’est pourtant la vérité. Pour le cinquantième anniversaire de la naissance de l’œuvre – très exactement le 1er décembre 1956 au Martin Beck Theater de New York – le Châtelet a demandé à Robert Carsen de nous conter les aventures de ce voyageur impénitent qui, espérant en son fameux optimisme comme sur une médecine imparable, s’abîme pas à pas dans les désillusions de l’existence.

Bernstein écrivit l’œuvre en 1955, alors qu’il était occupé à son West Side Story. Mais Voltaire obtint vite la préséance sur Shakespeare, car le compositeur rêvait à son Candide depuis que Lilian Hellmann lui avait proposé ce sujet en 1950. Le ton volontiers sarcastique se double d’un pessimisme qui refroidirent considérablement le public de Broadway et l’œuvre ne tint à l’affiche que durant 73 soirées, un flop sinon un four.

Bernstein tente d’y abolir les frontières entre opéra et comédie musicale. Mais c’est bien d’un opéra qu’il s’agit, retrouvant le ton de fantaisie désabusé que Stravinsky avait employé en 1950 pour son Rake’s Progress. Le Châtelet a confié la direction musicale à un disciple de Bernstein, John Axelrod, bien connu pour sa fougue et sa dévotion à cette partition. L’œuvre sera donnée dans la version définitive que Bernstein réalisa en 1988 et qui rétablit les deux actes originaux. Distribution américaine qui réunit quelques grands noms du genre (William Burden, Anna Christy, Kim Criswell) et un français, le très américanisé Lambert Wilson qui incarnera Voltaire, Martin mais aussi Pangloss et nous conseillera donc de cultiver nos jardins.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Deutsche Grammophon vient de publier en DVD le concert donné par Bernstein et une distribution étourdissante (Hadley, Andersson, Green, Ludwig, Gedda, Della Jones, Ollmann) au Barbican Center de Londres le 13 décembre 1989 : l’introduction idéale pour vous préparer à ces représentations.

Candide de Leonard Bernstein. Théâtre du Châtelet les 11, 13, 15, 17, 23, 26 et 17 décembre.

Dernières places disponibles.

Les dvd dirigés par Bernstein

Photo : DR
 

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