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    À chaque époque son hymne à l’amour. Pour célébrer la Saint-Valentin, l’Orchestre national de Lyon vous propose ses philtres les plus puissants ! Celui de Tristan et Iseult tout d’abord, qui ne fera pas oublier que la passion, dans l’opéra de Wagner, naît tout d’abord d’un simple regard plutôt que d’une potion magique. Celui de Roméo et Juliette ensuite : partagé entre la haine opposant les deux plus illustres familles de Vérone, et l’amour unissant les deux amants, le poème symphonique de Tchaïkovski est unifié par le terrible rythme de la mort inéluctable. «Si la musique est la pâture de l’amour», écrivait Shakespeare dans La Nuit des rois, «jouez encore, donnez-m’en jusqu’à l’excès en sorte que ma faim gavée languisse et meure.» Nul besoin de recourir aux artifices d’un philtre pour ceux qui s’aiment vraiment. Il suffit de s’abandonner à la musique la plus romantique, la plus passionnée qui soit, tel le Concerto pour violon de Mendelssohn. Un thème qui n’en finit plus de chanter, amorcé dès les premières mesures par le soliste, de plus en plus haut et orné, de plus en plus puissant aussi avec la reprise de l’orchestre, au point d’en devenir irrésistible. Le mouvement lent ? D’une tendresse infinie. Le finale ? Victorieux comme tout être qui aime et se sait aimé. Le Poème de l’extase de Scriabine apporte au concert une fin en apothéose, dans un amour teinté de mysticisme : «L’esprit veut l’être absolu, l’extase», s’exclame le musicien russe. Et ce dernier de poursuivre son but par tout le pouvoir de son orchestre, jusqu’à la délivrance musicale dans une sorte d’abandon orgasmique en ut majeur demandé «avec une volupté de plus en plus extatique».