Agenda

  • Renaud Capuçon et Claire-Marie Le Guay

    Samedi
    16
    juillet
    2022
    21:00
    Eglise ND de Dinard
    Renaud Capuçon et Claire Marie Le Guay
    Réservez !
    Tel: 
    02 99 16 00 00
    1. ( violon )
    Programme :
    1. Sonate pour violon et piano

    2. Sonate pour violon et piano n°2

    3. Sonate pour violon et piano en la majeur FWV 8

    Claude Debussy compose sa Sonate pour violon et piano en 1917, alors qu’il est profondément affaibli par la maladie. La lumière vive de la partition, comme l’écho d’une lointaine Espagne qui a toujours fasciné le musicien agit comme une thérapie. Le compositeur décrivit le finale, très animé, comme « le jeu simple d’une idée tournant sur elle-même à l’instar d’un serpent qui se mord la queue ».
    Dix ans plus tard, Maurice Ravel achève sa Seconde Sonate pour violon et piano. Le compositeur définit non sans humour sa partition comme devant « explorer l’incompatibilité fondamentale du violon et du piano ». Dans son esprit, les deux solistes doivent être indépendants l’un de l’autre ! Ce n’est plus à l’Espagne que l’on songe dans cette œuvre, mais davantage à l’Europe centrale tant les sonorités sont abruptes, les rythmes sans cesse changeants. Le mouvement central appelé Blues est célèbre. La découverte du jazz laisse son empreinte dans cette page d’une écriture audacieuse. Le finale, un mouvement perpétuel est tout aussi déroutant. Son caractère obsessionnel et provocateur appartient à l’esprit des Années folles.
    César Franck termina sa Sonate pour violon et piano au cours de l’été 1886. À l’époque, peu de compositeurs français s’intéressaient à la sonate pour violon et piano. César Franck apporta à la structure même de la partition, une dimension nouvelle, à savoir un thème cyclique subissant des déformations permanentes. Le violoniste Eugène Ysaÿe fut le grand promoteur de l’œuvre aux côtés de Marcel Proust. En effet, la Sonate de Franck inspira à l’écrivain sa propre Sonate de Vinteuil dans À la Recherche du temps perdu : « D’abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonné de sa compagne ; le violon l’entendit, lui répondit comme d’un arbre voisin. C’était comme au commencement du monde, comme s’il n’y avait encore eu qu’eux deux sur la terre, ou plutôt dans un monde fermé à tout le reste, construit par la logique d’un créateur et où ils ne seraient jamais que tous les deux : cette sonate ».