Agenda

    LANGAGE(S)

    Ce plateau réunit Emmanuelle Devos, l’une des grandes comédiennes actuelles, et le Quatuor Parisii, formation majeure des scènes de musique de chambre qui vient de célébrer son 40e anniversaire. Ensemble, ils se poseront cette question : Qu’est-ce que le langage ? En quoi le langage se distingue-t-il de la langue ? À quelle nécessité répond l’irrépressible désir d’écrire ? Une traversée de trois siècles d'écriture, musicale et littéraire, indissociable et complémentaire.
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    La langue et les langages…
    Godard est mort, avec lui le 20ième siècle s’éteint, et j’écris sous le choc de la disparition.
    Me reviennent ces mots, portés par la voix caverneuse du Commandeur.
    « Car il y a la règle, et il y a l’exception. Il y a la culture qui est la règle. Il y a l’exception qui est de l’art. Tous disent la règle, personne ne dit l’exception. Cela ne se dit pas, cela s’écrit : Flaubert, Dostoïevski ; cela se compose : Gershwin, Mozart ; cela se peint : Cézanne, Vermeer ; cela s’enregistre : Antonioni, Vigo. Ou cela se vit et c’est alors l’art de vivre : Serebrenica, Mostar, Sarajevo… »
    Ainsi, le quatuor Parisii jouera Bach, et puis Beethoven, et puis Schumann, et puis Webern et puis Chostakovich.
    Parce que l’art, si cela ne se dit pas, cela s’entend.
    Emmanuelle Devos lira Rilke, Hermann Hesse, et puis Godard…
    Il me plait que l’Art de la fugue soit ici joué pour quatuor, quand Webern devait réinventer cet art en transcrivant pour orchestre à six voix la fugue de Bach.
    Je songe : quand l’art est-il devenu classique ? L’a-t-il jamais été ? Quand l’art est-il devenu moderne ? Depuis toujours.
    Alors Webern classique et Bach moderne encore, notre contemporain, comme disait Jan Kott ?
    Il n’y a pas de progrès en art, pensais-je. Quels progrès de Lascaux au Titien ? Tout et rien.
    Haydn avait inventé le canon parfait, pur, classicisme auquel on ne saurait rien ajouter. Pourtant Mozart jonglait encore avec les notes de Haydn ; se désespérait-il de ne jamais atteindre à la pureté classique du maître ? Comme Beethoven se rêvait classique lui aussi.
    Et pourtant, de Bach à Beethoven, montait à l’humanité cette chose merveilleuse : l’expression du sentiment.
    Il n’y a pas de progrès en art, sinon la montée à la lumière de l’expression du sentiment.
    On appelle cela le romantisme.
    Rilke.

    Genre : Musique Classique

    Informations pratiques :
    Réservation PMR : 01 46 07 35 59
    , lundi-samedi 14h-19h
    Les spectateurs retardataires ne seront admis dans la salle que si le spectacle le permet. Le placement n'est plus garanti après l'heure indiquée sur le billet. Attention metro La Chapelle ligne 2, ne pas confondre avec porte de la Chapelle ligne 12