Agenda
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LA CLEMENCE DE TITUS
Mardi23Février
202120:00Grand théâtre de Genève
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Jeudi25Février
202120:00Grand théâtre de Genève -
Samedi27Février
202120:00Grand théâtre de Genève -
Lundi01mars
202120:00Grand théâtre de Genève -
Mercredi03mars
202120:00Grand théâtre de Genève
Ouverture des portes 1 heure avant le spectacle.
Environ 3h avec entracte
Direction musicale : Maxim Emelyanychev
Mise en scène : Milo Rau
Scénographie : Anton Lukas
Costumes : Ottavia Castellotti
Lumières : Jürgen Kolb
Direction des choeurs : Alan WoodbridgeTito : Bernard Richter
Vitella: Serena Farnocchia
Sesto : Anna Goryachova
Servilia : Marie Lys
Annio : Cecilia Molinari
Publio : Justin HopkinsChœur du Grand Théâtre de Genève
Orchestre de la Suisse RomandeUn volcan qui crache, des ruines qui fument, le Capitole qui brûle, un putsch mené par un meilleur ami, non nous ne sommes pas dans le dernier thriller américain de la saison mais bien dans le dernier opéra de Mozart. Si le décor tient du blockbuster et si Mozart introduit mine de rien des éléments de style qu’il a assimilés tout au long de sa vie de compositeur, mêlant par moment le buffo au genre de l’opera seria, il faut bien dire que le livret et certains des récitatifs, que Mozart ne composa d’ailleurs pas lui-même, sont un peu rêches. Malgré quelques apparitions propagandistes du chœur, la trame reste une trame confuse de trahison plutôt chambriste où chacun des personnages oublie l’action dès qu’il se met à chanter de ses sentiments eux aussi quelque peu confus. Car malgré qu’on aime, on trahit et puis on pardonne ou on est pardonnée. Certaines et certains auraient même vu dans ce drame de palais une critique ou tout du moins un désintérêt de Mozart vis-à-vis de l’empereur Léopold II, dont le couronnement en tant que roi de Bohème servit de prétexte à la commande de La Clémence de Titus.
Et vraiment Titus est-il clément ? C’est la question que nous pose évidemment Milo Rau, le metteur en scène suisse à l’avant-garde du théâtre documentaire, lui qui se confronte pour la première fois avec cette production à l’opéra, et plus précisément donc aux codes très codifiés de l’opera seria. Rau ne pourra s’empêcher de soulever le voile derrière ces beaux discours de pardon de souverain soi-disant éclairé. Élite intellectuelle et artistique, Titus et sa clique s’admirent et s’envoient des fleurs et des vannes les uns les autres sur leur bonté, leur œuvre et leur attitude plus ou moins utilitariste ou critique sur le monde extérieur. Depuis leurs salons d’art et de luxe, le groupe s’embourbe dans des considérations sans fin tandis que le monde extérieur est mis à feu et à sang. Chacun essaye cependant à sa manière de se sauver et tisse des relations plus ou moins privilégiées avec les masses plus ou moins soumises de l’extérieur. Est-ce que La Clémence de Titus résistera à un conte futuriste à la Mad Max ?Entre rituels chamaniques et lynchages politiques, Milo Rau et ses acolytes profiteront de cette œuvre pour continuer à interroger la violence du monde d’aujourd’hui, avec sa saga de simulacres et contrefaçons. Le jeune chef Maxim Emelyanychev, déjà très sollicité entre autres au Festival de Glyndebourne, lui prêtera main-forte à la tête de l’Orchestre de Suisse Romande et des grandes voix mozartiennes du moment. Ne citons que le Suisse Bernard Richter dans le rôle-titre.