Considéré comme un chef d’oeuvre, Didon et Enée est également le seul opéra écrit par Henry Purcell (les autres oeuvres narratives de ce type étant plutôt des semi-opéras ou des masques, par la présence de texte parlé). La première représentation eu lieu en 1689 dans une école de quartier de Londres, Chelsea, par les élèves du pensionnat et Purcell lui-même au clavecin.
Par la forme, Didon et Enée fait apparaître des similarités avec Vénus et Adonis de John Blow, qui fut son maître et qui était bien introduit à la cour de Charles II d’Angleterre. C’est pour cette raison qu’il existe des suppositions quant à la destination de cette oeuvre : écrite peut-être pour le roi, elle ne sera en tout cas jamais représentée devant lui, probablement à cause de sa mort précoce en 1685.
Véritable opéra de chambre, c’est un bijou qui se transporte dans les acoustiques les plus intimes, pour transporter les auditeurs dans un monde tourmenté où les émotions déchirantes (comme la plainte de Didon) succèdent au grandiose (les grands choeurs) ou aux moments de caractères (les sorcières).