Agenda
Beethoven European Ark II
Concerts passés
Distribution :
Kristian BEZUIDENHOUT, piano
Robin JOHANNSEN, Sophie HARMSEN, Benjamin HULETT, Samuel HASSELHORN
Collegium Vocale Gent
Philippe HERREWEGHE, direction
Robin JOHANNSEN, Sophie HARMSEN, Benjamin HULETT, Samuel HASSELHORN
Collegium Vocale Gent
Philippe HERREWEGHE, direction
Programme :
L.V. BEETHOVEN Concerto pour piano n°4 en sol M OP. 58
L.V. BEETHOVEN Messe en ut M OP. 86
L.V. BEETHOVEN Messe en ut M OP. 86
Infos complémentaires :
L’Orchestre des Champs-Élysées initie un vaste programme «Beethoven Ark» en vue de la célébration du bicentenaire Beethoven en 2027.
Le rêve « beethovénien » a été pour Philippe Herreweghe et ses musiciens au cœur même de la fondation de l’orchestre : une signature musicale. Il rythme notre vie depuis plus de 30 ans.
Ce programme se dessine comme une arche qui conjugue plusieurs dimensions. Il se déploie dans le temps, avec une programmation tracée sur quatre ans de 2024 à 2027.
Il s’inscrit sur un territoire : l’Europe, en s’ouvrant sur le monde, de l'Arménie aux Etats-Unis ; il embarque plusieurs générations de musiciens, croisant à travers tournées de concerts et académies enjeux de diffusion et de transmission.
La Messe en ut M op. 86 et le Concerto pour piano n°4 en sol M op. 58, composés entre 1806 et 1808, furent tous deux au cœur du mythique concert du 22 décembre 1808 au Theater an der Wien. Difficile aujourd’hui de se figurer ce que fut cet événement de plusieurs heures, aussi important dans la carrière de Beethoven que dans l’histoire de la musique : « créations mondiales » des Cinquième et Sixième symphonies, augmentées d’une performance prométhéenne de Beethoven lui-même enchaînant au piano son Quatrième Concerto et la Fantaisie chorale dont il improvisa toute l’introduction ! Cette dernière doit d’ailleurs son effectif peu usuel au fait que le compositeur souhaitait, pour clore ce concert-fleuve, une pièce qui rassemble tous les artistes de la soirée : l’orchestre des symphonies, les chœurs et les solistes de la Messe, et le pianiste du concerto !
La création de la Messe avait eu lieu quelques mois auparavant. Pour cette première incursion dans le style liturgique, Beethoven marchait littéralement dans les pas de Haydn, son illustre professeur, puisqu’il prenait la suite de ce dernier et de ses six dernières messes en composant l’œuvre commandée par les Estherazy qui commémorait la disparition de l’épouse du Prince Nikolaus.
Le Beethoven d’alors avait déjà écrit l’Eroica et propulsé sa musique vers l’ « au-delà ». Le voici cependant comme tétanisé par l’enjeu : « Ce n’est pas sans de lourdes craintes que je vous remettrai cette messe, car votre Altesse a l’habitude de faire donner les chefs d’œuvres inimitables du grand Haydn » écrit-il au Prince qui s’enquiert de l’avancement de son travail.
L’œuvre, entre respect des modèles et matrice des œuvres futures, allie des caractéristiques classiques et des innovations annonçant les œuvres à venir.
Des conditions de répétitions défavorables, une première exécution très imparfaite, la réaction exagérément négative du prince (« La messe de Beethoven est insupportable, ridicule et détestable […] j’en suis colère et honteux. »), ternirent injustement et durablement la réputation et la carrière de cette œuvre à laquelle il est temps de rendre justice.
Le Concerto pour piano n°4 en sol M op. 58, créé par Beethoven lors de ce même concert du 22 décembre 1808 au Theater an der Wien, occupe une place particulière dans le répertoire de piano et dans l’œuvre de son créateur. Plus libre que révolutionnaire, plus singulier que péremptoire, il semble, pour reprendre les mots de Gil Pressnitzer, qu’ « au milieu […] coule une rivière ». Sans être véritablement rhapsodique, l’écriture de piano rappelle la carrière d’improvisateur du jeune Beethoven. Le piano y commence seul, dans le silence de l’orchestre, et le deuxième mouvement tout entier, dans un langage rappelant celui de l’opéra, alterne, dans un mi mineur dramatique et intime, la voix du soliste et celle implacable et terrible de l’orchestre, sans que jamais elles ne se rejoignent, si ce n’est dans les dernières mesures. Heureusement la réconciliation aura lieu dans un Finale en forme de rondo sonate laissant déjà poindre une première esquisse du thème qui deviendra celui de l’Hymne à la Joie.
Philippe Herreweghe et l’Orchestre des Champs-Élysées auront à nouveau la joie et l’immense honneur de retrouver ici le pianofortiste et extraordinaire artiste Krystian Bezuidenhout, dont le jeu mêle une infaillible maîtrise et une grande intériorité.
Le rêve « beethovénien » a été pour Philippe Herreweghe et ses musiciens au cœur même de la fondation de l’orchestre : une signature musicale. Il rythme notre vie depuis plus de 30 ans.
Ce programme se dessine comme une arche qui conjugue plusieurs dimensions. Il se déploie dans le temps, avec une programmation tracée sur quatre ans de 2024 à 2027.
Il s’inscrit sur un territoire : l’Europe, en s’ouvrant sur le monde, de l'Arménie aux Etats-Unis ; il embarque plusieurs générations de musiciens, croisant à travers tournées de concerts et académies enjeux de diffusion et de transmission.
La Messe en ut M op. 86 et le Concerto pour piano n°4 en sol M op. 58, composés entre 1806 et 1808, furent tous deux au cœur du mythique concert du 22 décembre 1808 au Theater an der Wien. Difficile aujourd’hui de se figurer ce que fut cet événement de plusieurs heures, aussi important dans la carrière de Beethoven que dans l’histoire de la musique : « créations mondiales » des Cinquième et Sixième symphonies, augmentées d’une performance prométhéenne de Beethoven lui-même enchaînant au piano son Quatrième Concerto et la Fantaisie chorale dont il improvisa toute l’introduction ! Cette dernière doit d’ailleurs son effectif peu usuel au fait que le compositeur souhaitait, pour clore ce concert-fleuve, une pièce qui rassemble tous les artistes de la soirée : l’orchestre des symphonies, les chœurs et les solistes de la Messe, et le pianiste du concerto !
La création de la Messe avait eu lieu quelques mois auparavant. Pour cette première incursion dans le style liturgique, Beethoven marchait littéralement dans les pas de Haydn, son illustre professeur, puisqu’il prenait la suite de ce dernier et de ses six dernières messes en composant l’œuvre commandée par les Estherazy qui commémorait la disparition de l’épouse du Prince Nikolaus.
Le Beethoven d’alors avait déjà écrit l’Eroica et propulsé sa musique vers l’ « au-delà ». Le voici cependant comme tétanisé par l’enjeu : « Ce n’est pas sans de lourdes craintes que je vous remettrai cette messe, car votre Altesse a l’habitude de faire donner les chefs d’œuvres inimitables du grand Haydn » écrit-il au Prince qui s’enquiert de l’avancement de son travail.
L’œuvre, entre respect des modèles et matrice des œuvres futures, allie des caractéristiques classiques et des innovations annonçant les œuvres à venir.
Des conditions de répétitions défavorables, une première exécution très imparfaite, la réaction exagérément négative du prince (« La messe de Beethoven est insupportable, ridicule et détestable […] j’en suis colère et honteux. »), ternirent injustement et durablement la réputation et la carrière de cette œuvre à laquelle il est temps de rendre justice.
Le Concerto pour piano n°4 en sol M op. 58, créé par Beethoven lors de ce même concert du 22 décembre 1808 au Theater an der Wien, occupe une place particulière dans le répertoire de piano et dans l’œuvre de son créateur. Plus libre que révolutionnaire, plus singulier que péremptoire, il semble, pour reprendre les mots de Gil Pressnitzer, qu’ « au milieu […] coule une rivière ». Sans être véritablement rhapsodique, l’écriture de piano rappelle la carrière d’improvisateur du jeune Beethoven. Le piano y commence seul, dans le silence de l’orchestre, et le deuxième mouvement tout entier, dans un langage rappelant celui de l’opéra, alterne, dans un mi mineur dramatique et intime, la voix du soliste et celle implacable et terrible de l’orchestre, sans que jamais elles ne se rejoignent, si ce n’est dans les dernières mesures. Heureusement la réconciliation aura lieu dans un Finale en forme de rondo sonate laissant déjà poindre une première esquisse du thème qui deviendra celui de l’Hymne à la Joie.
Philippe Herreweghe et l’Orchestre des Champs-Élysées auront à nouveau la joie et l’immense honneur de retrouver ici le pianofortiste et extraordinaire artiste Krystian Bezuidenhout, dont le jeu mêle une infaillible maîtrise et une grande intériorité.