Six ans d’écart entre les deux invités mais un même charisme, un même métier sans faille, une même musicalité expressive et généreuse. Directeur musical de l’Orchestre symphonique d’Indianapolis et premier chef invité de l’Orchestre de la Philharmonie de l’Elbe, à Hambourg, Krzysztof Urbañski s’exprime avec tout son corps. Il suffit de regarder ses doigts pétrir la masse sonore, se plier ou se détendre pour traduire son dialogue avec l’orchestre. Renaud Capuçon entretient un rapport tout aussi charnel avec les cordes de son violon. Alors qu’il vient d’enregistrer les deux concertos de Bartók avec l’Orchestre symphonique de Londres et François-Xavier Roth, l’artiste associé de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon ne pouvait nous priver de ce chef-d’œuvre qu’est le Second, un défi technique de tous les instants en même temps qu’une œuvre débordant d’ardeur, de beautés sonores, de lyrisme pleinement épanoui. Une pièce dont le finale énergique conduira tout naturellement à cet autre monument qu’est la Sinfonia eroica de Beethoven.