Agenda

    Nul besoin de se leurrer : la question centrale que pose la danse est inévitablement celle de l'altérité. Rien de mieux que le corps d'un danseur ne peut refléter notre intériorité, et par ce recul donné sur notre rapport à nous-mêmes, nous amener à mieux envisager notre rapport à l'autre. Cette notion, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux en ont depuis longtemps fait l'axe central de leur recherche chorégraphique et n'ont de cesse de l'explorer. Avec OSCYL, ils décident de pousser plus loin l'expérimentation et laissent cette fois la place à l'inconnu et au hasard, en mettant leurs danseurs face à des êtres inanimés auxquels la danse fera prendre vie : ces « Oscyls », sculptures biomorphiques à échelle humaine conçues pour se balancer sans jamais pouvoir tomber. Ces créatures, supposément sans vie, n'existent alors plus qu'à travers leur rapport aux danseurs qui les entourent et qui, par leur mouvement et son contact, leur insufflent une identité propre, comme une métaphore de notre propre existence. Car que nous sommes-nous de plus, finalement, que la somme de nos relations à ceux qui nous touchent ?