Agenda

    Muses

    1h15
    Dès 10 ans 

    Baptisé concert-chorégraphique, le nouvel opus d’Anthony Égéa annonce la couleur : celle d’une rencontre doublement inspirée et placée sous le signe de la féminité.
    D’un côté un répertoire musical cent pour cent classique — des transpositions pour piano du Carmen de Bizet, du Boléro de Ravel et du Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy —, joué à quatre mains par deux jeunes pianistes, Naïri Badal et Adélaïde Panagenet. De l’autre, une danse hip hop à la créativité toute contemporaine, interprétée par deux danseuses de la compagnie Rêvolution, qui donnent vie à une partition break écrite dans la poésie du mouvement. À ce dialogue complice des pas et des sons, le musicien Franck 2 Louise apporte sa note décalée. Le résultat est une ode délibérée au « mélange des genres », pour voir et écouter autrement. 

    Distribution : 

    Avec Émilie Schram et Émilie Sudre
    Piano Duo Jatekok (Adélaïde Panaget et Naïri Badal)
    Direction musicale Duo Jatekok
    Création musiques électroniques Franck 2 Louise
    Scénographie et lumières Florent Blanchon
    Costumes Hervé Poeydomenge 

    Notes d’intention : 

    Ce projet est la continuité d’une démarche de composition et d’une certaine image de la danseuse hip hop que j’avais amorcée dans Amazones et Soli 2. Une danseuse qui impose sa féminité, son corps, sa peau, sa sensualité. Une femme qui jette aux orties certains tabous et brandit certains clichés de la féminité pour finir par les épuiser dans la virtuosité sèche du défi physique et la poésie du mouvement. Une écriture chorégraphique qui précise chaque déplacement musculaire, une gestuelle qui tente de faire sens, de la peau jusqu’aux sentiments «qui même dans sa nudité la protège comme une armure invisible» une référence de Rosita Boisseau dans Le Monde au sujet de Soli 2. Je veux donner à voir une femme indépendante, de caractère, libre, puissante dans sa fragilité, sa douceur, sa pudeur, une femme virtuose, efficace, redoutable et qui sait aussi donner libre cours à sa folie.
    Un concert chorégraphique où la danse s’immisce à travers l’architecture des pianos, à proximité des pianistes, à leur contact, dans leur prolongement… Un dialogue des notes et des pas à travers la complicité des interprètes, leurs regards, leurs jeux, la subtilité de leurs relations. Une main qui suspend la dernière note pour prolonger un mouvement, des partitions bousculées par le rythme de la danse… Des pianistes qui vont peut-être oser prolonger le mouvement au-delà de leurs mains ? La voix, le chant vont-ils bousculer encore plus cette proposition ? Peut-être verrons-nous des
    pianos qui circulent pour proposer d’autres espaces, les dos des pianistes en mouvement pour imaginer leurs mains, les usages bousculés pour créer des situations inédites… A quatre mains face aux danseuses qui se transforment en pianistes du corps ? Des moments sans musique, sans danse, et où les arts s’observent ? 

    Anthony Egéa