Agenda

    L’Opéra de quat’sous 

    Opéra chanté en allemand, surtitré en français

    Kurt Weill / Bertolt Brecht

    Un spectacle puissant de Bob Wilson du chef-d’œuvre de Bertolt Brecht et Kurt Weill servi par l’excellent Berliner Ensemble 

    Robert Wilson mise en scène, scénographie, concepts lumières
    Ann-Christin Rommen collaboration à la mise en scène

    Jürgen Holtz J. J. Peachum
    Traute Hoess Celia Peachum
    Johanna Griebel Polly Peachum
    Christopher Nell Macheath
    Axel Werner Tiger Brown
    Anna Graenzer Lucy Brown
    Angela Winkler Jenny
    Georgios Tsivanoglou Filch
    Luca Schaub Walter
    Martin Schneider Matthias
    Boris Jacoby Jakob
    Marko Schmidt Robert
    Raphael Dwinger Jimmy
    Jörg Thieme Ede
    Uli Pleßmann Smith
    Michael Kinkel Kimball
    Anke Engelsmann Betty
    Ursula Höpfner-Tabori Une vieille prostituée
    Karla Sengteller Vixen
    Claudia Burckhardt Dolly
    Gabriele Völsch Molly
    Gerd Kunath Un messager à cheval
    Walter Schmidinger Une voix

    Hans-Jörn Brandenburg, Stefan Rager direction musicale
    Orchestre du Berliner Ensemble « The Threepenny Orchestra » 

    Inspiré de L’Opéra des Gueux de John Gay (1728), l’ouvrage a été créé à l’été 1928 à Berlin. Fort de son succès à la scène, la pièce est portée à l’écran par le cinéaste allemand Pabst trois plus tard. Depuis, la popularité de L’Opéra de quat’sous ne s’est jamais démentie et la partition de Kurt Weill n’a cessé d’inspirer les plus grands noms du théâtre européen.

    Depuis 2006, des liens forts unissent le Théâtre de la Ville et le Berliner Ensemble. L’Opéra de quat’sous mis en scène par Robert Wilson y a été joué en 2009 puis 2010. Ce fut un véritable choc théâtral où d’emblée on était impressionné par la couleur « berlinoise » de ce cabaret grinçant peuplé de personnages grimés à outrance à la façon de la peinture expressionniste allemande. Et pourtant, s’y dessinait aussi très clairement la « patte » de Bob Wilson, dans cette science de l’épure et des lumières dont il est un maître absolu. Un décor géométrique abstrait, des jeux de néons et un majestueux rideau rouge abolissent  les frontières. Le plateau devient alors une véritable œuvre d’art d’une « inquiétante étrangeté ».

    Chant, lumières, musique (assurée par une dizaine de musiciens dans la fosse) et sons divers (formidable travail sur les bruitages) dialoguent avec une véritable grâce et une incroyable limpidité dramatique. Un mélange onirique de cinéma muet, d’art expressionniste, de cirque, de music-hall et une musique où se côtoient jazz, chanson et opéra. L’ouvrage s’apparente à une satire de la bourgeoisie corrompue. Si elle trouve sa source originelle dans l’Angleterre victorienne, Bob Wilson transcende l’enjeu social par une peinture machiavélique et haute en couleurs. Le « Théâtre de la vie » est finalement le plus fort, semble-t-il nous dire. Un opéra diablement théâtral.