Agenda

    1. ( metteur en scène )
    2. ( soprano )
    3. ( violon )
    Programme :
    1. Kafka Fragmente

    opus 24 pour violon et voix (1985-87) sur des extraits du journal et de la correspondance de Kakfa
    spectacle en allemand surtitré en français

    Par quelle aberration de la vue, quelle déformation de la pensée, estimons-nous que les grandes œuvres doivent toujours être longues, ou grosses, ou colossales ? Voici justement un spectacle qui démontre tout le contraire, une bombe à fragmentation associant la puissance du trait de Franz Kafka et l’extrême économie du compositeur hongrois György Kurtág.
    De l’un, on connaît la puissance évocatrice, le sens du détail ciselé et perçant comme un scalpel. De l’autre, il convient de rappeler que “la singularité de son écriture musicale est de chercher à composer des pièces les plus courtes possibles, des ‘microludes’, dans lesquels un très petit nombre de sonorités peuvent mettre en mouvement tout un mécanisme d’imagination.”
    Avec autant de respect que de liberté, l’un a prélevé chez l’autre une collection de bribes, d’aphorismes, de brefs extraits de lettres et du journal, donnant naissance à quarante duos pour deux voix (celle de la chanteuse et celle du violon qui l’accompagne). Miniatures minutieuses… mais énorme défi pour les interprètes : “Les textes de Kafka se composent de fragments d’une ou de deux phrases, pas plus. Kurtág a écrit une musique très économe, c’est la rencontre de deux types d’artistes. Les exigences sur nous deux – la chanteuse Salome Kammer et moi-même – sont follement hautes, nous avons dû travailler pendant deux ans. Tous les paliers d’émotion sont franchis et exigent un maximum de justesse”, écrit la violoniste Carolin Widmann. Sur scène se succèdent ainsi rêves et imprécations, visions d’une bande de léopards ou d’une danseuse dans un tramway, dans une pièce de concert devenue théâtre, peuplée de figures fantomatiques ou fantasmées…