Certaines partitions restent indéfectiblement liées à leurs créateurs : ainsi du Concerto pour violon (1878) de Brahms, écrit sur mesure pour le violoniste Joseph Joachim (1831-1907). Sa parfaite maîtrise de l’instrument, son intégrité artistique irréprochable et sa détermination à défendre la musique de son temps, mais également ses précieuses amitiés (citons, outre Brahms, Mendelssohn et Schumann) font de lui le dédicataire idéal de nombreux chefs-d’œuvre.
Ecrit dans la même tonalité que le Concerto pour violon de Beethoven, le Concerto de Brahms fut créé par Joachim qui insista pour jouer ces deux œuvres le soir de la première. Le modèle beethovénien, au reste, fut excessivement difficile à dépasser pour Brahms : intimidé par ses symphonies monumentales, il mit près de quinze ans à finaliser sa première en 1876 — qui garde d’ailleurs quelques souvenirs de la Neuvième et de la Missa Solemnis.