Deux styles en présence dans ce concert de fin de saison : le classique et le néo-classique. Tout d’abord, la musique de ballet Pulcinella, avec laquelle nous refermons notre thème autour de la danse. Le chorégraphe Diaghilev, collaborateur de longue date de Stravinski, comprenant que les goûts du public avaient changé après la Première Guerre Mondiale, a encouragé ses contemporains à redécouvrir les formes et mélodies classiques. D’abord réticent, Stravinski s’est laissé convaincre et s’est approprié la musique de Pergolèse. Peu à peu, un nouveau langage est apparu, que l’on a appelé néo-classique. 

Le très populaire Concerto pour trompette de Haydn est écrit dans le plus pur style classique. Dédié à Anton Weidinger qui venait d’inventer la trompette à clés - capable de jouer tous les degrés de la gamme chromatique, dans n’importe quel registre -, le concerto explore au maximum les possibilités de l’instrument. David Guerrier est vraiment quelqu’un à part : il n’est pas seulement un corniste hors-pair mais il est aussi l’un des meilleurs trompettistes au monde. 

La musique de Schubert trouve ses racines dans les traditions viennoises classiques. Sa 5ème Symphonie utilise un effectif très modeste, à l’image de l’orchestre qu’affectionnait Mozart.
Les compositeurs que nous convions à cette soirée mêlent passé, présent et futur. Inscrits dans leur temps et attachés aux évolutions de leur époque, ils posent dans le même temps un regard respectueux et lucide sur les œuvres de leurs aînés. Universelles et intemporelles, leurs œuvres traversent les époques et deviennent à leur tour un exemple pour les générations à venir.