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Wolfgang Doerner et l’Orchestre Pasdeloup - Fructueuse collaboration - Compte-rendu

Fondé en 1861, l’Orchestre Pasdeloup, au gré de ses cent cinquante ans d’existence, a forgé dans le milieu musical une tradition héritée du chef d’orchestre Jules Pasdeloup (1819-1887). Sans avoir le lustre d’antan – celui du temps de la création d’œuvres telles que la Symphonie espagnole de Lalo, les Symphonies n°2 et n°4 de Roussel, Les Choéphores de Milhaud ou Le Rouet d’Omphale de Saint-Saëns –, cette formation, sous le conseil artistique de Patrice Fontanarosa, continue d’entretenir avec passion la même flamme. Régulièrement invité, le chef autrichien Wolfgang Doerner (vainqueur du Concours de Besançon en 1984 et professeur à l’Université de Graz) entretient avec les musiciens une collaboration qui, chaque année, emporte l’adhésion.
Le programme festif qu’il a concocté pour le public parisien tient d’un parcours un peu obligé avec pour but affiché de « mettre la musique à la portée de tous ».

Après une brève Danse slave de Marc-Olivier Dupin, mise en bouche parodique en préambule aux deux Danses slaves de Dvorak, le Kol Nidrei de Max Bruch bénéficie de l’exécution sensible de Eric Villeminey (violoncelliste de l’Orchestre Philharmonia de Londres). Tzigane de Ravel possède naturel et élégance sous l’archet d’Arnaud Nuvolone (Premier violon de l’Orchestre National de l’Opéra de Paris et de l’Orchestre Pasdeloup), et Le Cygne de Tuonela de Sibelius de la fine sonorité du cor anglais de Benoît Roulet.
Plus encore que dans la 1ère Suite de Peer Gynt de Grieg, c’est dans Mort et Transfiguration de Richard Strauss que Wolfgang Doerner obtient le maximum d’un orchestre chauffé à blanc. Par sa gestuelle précise, ample, chaleureuse, comme par la lisibilité de sa conception, il conduit avec intensité l’Orchestre Pasdeloup sur des cimes insoupçonnées.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 18 février 2012

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Photo : DR
 

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