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Valery Gergiev, Daniil Trifonov et l’Orchestre Philharmonique de Munich – Sans surprise – Compte-rendu

L’affiche est alléchante pour ce concert de l’Orchestre Philharmonique de Munich sous la direction de Valery Gergiev (photo) – à la tête de cette formation depuis 2015 – avec en soliste le jeune pianiste Daniil Trifonov (né en 1991) qui, depuis sa victoire au Concours Tchaïkovski en 2011, fait courir les foules. La salle de la Philharmonie est comble et le public se prépare à un grand soir.
Dans le Prélude à l’après-midi d’un faune, tout commence sous les meilleurs auspices avec un flûtiste soliste à la sensualité fauve, mais la lenteur du tempo imposée par le chef, malgré de belles couleurs instrumentales, finit par plomber l’œuvre et lui ôter son caractère narratif, voire chorégraphique.

Daniil Trifonov © Dario Acosta / DG

L’intensité du jeu de Daniil Trifonov et son engagement ne suffisent pas à nous combler dans le Concerto n° 3 de Rachmaninov. L’Allegro ma non troppo initial se déroule comme un superbe fil tendu en dépit de quelques décalages, et l’on peut admirer la dextérité digitale d’un interprète capable de prendre des risques. En revanche, certaines duretés dans l’aigu sur un Steinway assez rétif et une tendance à frapper dans les affrontements avec la masse orchestrale atténuent notre enthousiasme, sinon celui des spectateurs impressionnés par une telle fougue. Le bis calme le jeu avec un Andante de la Première Sonate de Rachmaninov dépouillé et recueilli.
En seconde partie, Gergiev n’épouse guère le caractère viennois de la 1ère Symphonie « Titan » de Mahler et préfère aller à l’essentiel dans une conception plus efficace que sensible. Il sait toutefois utiliser à bon escient les qualités et l’expérience des musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Munich aux pupitres denses (superbes cors) et profonds (les cordes) qui n’ont pas oublié l’acquis de l’ère Celibidache.
 
Michel Le Naour

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Paris, Philharmonie, Grande Salle Pierre Boulez, 21 février 2017

Photo Valery Gergiev © Marco Borggreve

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