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Vadim Gluzman et Angela Yoffe au Théâtre de la Ville - Duo fusionnel - Compte-rendu

Le violoniste Vadim Gluzman (1), et son épouse, la pianiste Angela Yoffe, forment un duo complice qu’accueillait le Théâtre de la Ville dans le cadre de sa saison musicale. Tous deux mènent une brillante carrière de soliste mais consacrent beaucoup de temps aussi à la musique de chambre.

La connivence qui unit les deux interprètes s’entend dès la Sonate en mi mineur KV 304 de Mozart où chacun chante de concert dans des tempos toujours modérés. Changement d’atmosphère avec la Sonate n°1 de Prokofiev où l’énergie du jeu des protagonistes se met au service de la poésie, du lyrisme, de la couleur.

Cette impression se matérialise aussi dans la Suite italienne d’Igor Stravinski, légère, ironique, d’une pulsation naturelle libre et variée où le clavier, par sa dextérité et son sens du rythme, apporte un complément de choix à la flamboyance violonistique. Nigun, d’Ernest Bloch, est tenu par un archet sûr et profond que cisèle une sonorité dense amplifiée par le Stradivarius de 1790 ayant appartenu à Léopold Auer.

Enfin, l’engagement, la maîtrise parfaite de Vadim Gluzman dans Tzigane de Ravel, dans la partie introductive, sont secondés dans la seconde section par l’assurance digitale d’Angela Yoffe, parfaitement accordée à l’esprit rhapsodique de la pièce. Les bis (la Polka humoristique de Schnittke et la Mélodie de Kreisler d’après Glück) confirment l’étonnante entente qui unit ces deux musiciens spontanés, ardents et singulièrement attachants.

(1) né en Ukraine en 1973, Prix Henryk Szeryng en 1994

Michel Le Naour

Paris, Théâtre de la Ville, 20 avril 2013

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Photo : Marco Borggreve
 

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