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« Tout est lumière » par le Palais Royal – Promenade française

La France redécouvre – ou, plus souvent, découvre – bien des aspects méconnus de son répertoire musical et l’on ne dira jamais assez combien l’action du Palazzetto Bru Zane - Centre de musique romantique française y contribue de manière décisive depuis bientôt une décennie, ce qui ne doit pas conduire à oublier le rôle de nombreux pionniers (un Michel Plasson à l’orchestre, une Marie-Catherine Girod au piano par exemple, sans oublier les artistes qui prirent part aux nombreux et si précieux enregistrements pour les labels Marco Polo et Naxos Patrimoine dans les années 1980-1990). Les efforts, la curiosité de tous ont payé et en quelque sorte infusé.

A preuve, dans les jours qui viennent, le programme « Tout est lumière » que les choristes et musiciens du Palais Royal de Jean-Philippe Sarcos donnent au Conservatoire d’Art dramatique deux jours d’affilée, dans une mise en espace conçue par Benjamin Prins, avec le renfort de trois solistes vocaux (Clémence Barrabé, David Lefort, Jean-François Vinciguerra)

Emile Paladilhe (1844-1926) © DR

Tout est lumière ? L’intitulé de la soirée est emprunté à celui d’une pièce pour chœur et orchestre que Maurice Ravel écrivit pour le Concours de Rome 1901 (qui valut un Second Prix au déjà auteur de la Pavane pour une infante défunte). Mikko Franck a donné cette partition fluide et radieuse avec les forces musicales de Radio France en septembre 2017 et l’on est heureux de la retrouver sous la direction de J.-P. Sarcos, dans une version avec piano, au côté de Matinée de Provence, autre page chorale ravélienne, celle-là élaborée pour l’infructueux Concours de Rome de 1903.

Ces deux réalisations de l’enfant de Ciboure prennent place au terme d’une soirée qui permettra d’entendre l’Aquarium du Carnaval des animaux et la Danse Macabre de Saint-Saëns, Masques et Bergamasques et Les Djinns op.12 de Fauré, mais aussi Le Printemps et l’Arabesque n° 1 (sous les doigts d’Orlando Bass) de Debussy. Les plus curieux se régaleront en outre de raretés signées Gounod, Massenet, Widor ou Paladilhe (un extrait des Saintes Marie de la Mer (1892), « Légende de Provence » du compositeur montpelliérain). Autant dire qu’une originale et séduisante promenade française s’annonce.

Alain Cochard

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Le Palais Royal, dir. Jean-Philippe Sarcos /Clémence Barrabé, David Lefort, Jean-François Vinciguerra, Orlando Bass
Œuvres de Saint-Saëns, Fauré, Widor, Gounod Paladilhe, Debussy, Ravel
13 et 14 mars 2018 – 20h30
Paris – Salle du Conservatoire d’Art dramatique
bit.ly/2FVD2EZ

Photo © Mylène Natour

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