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Till Fellner en récital à Gaveau - Entre classicisme et exaltation romantique - Compte-rendu

De retour sur scène après une année sabbatique, Till Fellner renoue, Salle Gaveau, avec son répertoire de prédilection (Bach, Haydn, Mozart, Schumann) lors d’un récital conçu autour du Clavier bien tempéré (un recueil qu’il a d’ailleurs enregistré en 2004).

Bien tempéré est en effet le terme qui convient à l’écoute de la Sonate n°47 de Haydn et de la Sonate n°15 de Mozart, tant le soliste contrôle son jeu, d’un classicisme très abouti, mais sans la liberté ludique dont ces partitions regorgent. La seconde partie, en revanche, est d’une autre trempe : hormis les quatre premiers Préludes et fugues du Livre II du Clavier bien tempéré, d’une hauteur de vue un peu froide, les Etudes symphoniques op 13 de Robert Schumann (dans leur version intégrale), emportent l’adhésion par l’autorité, la densité de son, la technique infaillible et l’intelligence supérieure du texte. Chaque pièce, soufflant les humeurs contraires d’Eusebius et de Florestan, s’inscrit dans une continuité organique jusqu’à la péroraison de la dernière variation, d’une triomphale exaltation. C’est toute une cathédrale sonore, par la grâce de ce piano superbement timbré, qui emplit la Salle Gaveau. Une exécution remarquable qui place Till Fellner dans la lignée des plus éloquents interprètes de cette œuvre complexe et orchestrale.

Michel Le Naour

Paris, Salle Gaveau, 25 janvier 2013

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Photo : DR
 

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