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Riccardo Muti et le Chicago Symphony Orchestra à Pleyel - Du cousu main - Compte-rendu

Comme jadis Karajan avec le Philharmonique de Berlin, la venue de Riccardo Muti avec le Chicago Symphony Orchestra attire le public des grands soirs Salle Pleyel. Impérial, le chef est sûr de son fait et des qualités d’une phalange dont il est le directeur musical depuis 2010.
 
L’Ouverture Mer calme et heureux voyage de Mendelssohn, peaufinée jusqu’au moindre contrechant, suit son chemin avec souplesse, fluidité et charme sans grande tension toutefois. La Mer de Debussy montre toutes ses robes avec une perfection d’exécution (superbes cordes graves, cuivres étincelants, flûte aérienne…) et un dosage sonore aux nuances infinitésimales auquel ne manque qu’une plongée dans les abysses. Cette démonstration de technique instrumentale reste à la surface de la partition, vision plus apollinienne que dionysiaque où à nouveau triomphe l’équilibre, la fusion et la densité de son des instrumentistes.

Un constat identique s’impose avec la Quatrième Symphonie de Tchaïkovski (qui remplace la Troisième Symphonie de Scriabine initialement prévue). Interprétation sans arêtes, au cantabile très recherché, d’un raffinement éblouissant au détriment de la tragédie et des tourments de l’âme. Une liberté contrôlée en somme qui ne laisse jamais place à l’improvisation et laisse le sentiment d’un habit de haute couture savamment confectionné mais sans surprise.
 
Applaudissements fournis, bravi ! tonitruants remerciés par l’Ouverture de Nabucco que Muti, enfin dans son jardin, offre en bis aux auditeurs à juste titre conquis.
 
 
Michel Le Naour
 
Paris, Salle Pleyel, 25 octobre 2014

Photo @ DR

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