Journal

Regards sur Janacek


Parallèlement aux représentations du Journal d’un disparu de Janacek au Palais Garnier, l’Opéra Bastille accueille des Journées Janacek organisées en collaboration avec ProQuartet.

L’Opéra de Paris réserve une belle place à Leos Janacek cette saison. Après Le Journal d’un disparu (du 26 janvier au 16 février à Garnier), Bastille met à l’affiche une nouvelle production de L’Affaire Makropoulos confiée à Krysztof Warlikowski (du 27 avril au 18 mai).

Comme Le Château de Barbe-Bleue qui l’accompagne, Le Journal est dirigé par Gustav Kuhn à qui l’on doit également l’orchestration de l’ouvrage de Janacek. Celui-ci, rappelons-le n’est en rien un opéra mais un cycle de vingt-deux chants pour ténor, alto solo, voix de femmes et piano.

A cette incursion dans un aspect méconnu de la production du maître tchèque, l’Opéra de Paris a l’excellente idée d’adjoindre des Journées Janacek (27 et 28 janvier). Au studio ou à l’amphithéâtre, ateliers-concerts, tables-rondes et concerts attendent le public. Si elle trouve sa place dans les concerts et les théâtres, la musique de Janacek intimide encore certains auditeurs et l’initiative conjointe de l’Opéra de Paris et de l’association ProQuartet ne peut que contribuer à en révéler toutes les richesses.

Intitulée « Lettres intimes, lettres d’amour », la première journée sera prétexte à une exécution du Quatuor n°2 « Lettres intimes » dans ses deux versions (par le Quatuor Bennewitz et Garth Knox à la viole d’amour). La mouture initiale de l’œuvre fait en effet appel non pas à l’alto mais… à la viole d’amour ! Le concert du soir, toujours par les Bennewitz, réunit les Quatuors nos 1 et 2 de Janacek à la Suite lyrique de Berg.

L’influence de la langue tchèque sur l’écriture de l’auteur de Jenufa figure au cœur de la seconde journée. « Musique des notes, musique des mots » : le rapprochement de Sur un sentier recouvert par le pianiste Martin Kasik avec de nombreuses mélodies populaires par Jana Sibera, Sylva Cmugrova et Eliska Weisova tient lieu de prélude à une table-ronde sur les rapports entre syntaxe linguistique et syntaxe musicale (avec Joseph Colomb, Guy Erismann, Milan Slavicky et Roseline Kassap-Riefenstahl). On ne saurait mieux introduire le concert du soir où figure Le Journal d’un disparu, mais dans sa version originale avec piano (par les interprètes précités auxquels s’adjoignent la mezzo Veronika Hajnova et le ténor Tomas Korinek), ainsi que la Sonate 1905, Dans les brumes et Sur un sentier recouvert – les trois principales réalisations pour piano solo de Janacek.

S’il ne vous est pas possible d’assister au concert de clôture des Journées Janacek, notez que dès le 25 janvier les mêmes interprètes le donnent au Théâtre de Fontainebleau (à 21h).

A propos de Janacek et de musique tchèque, ne manquez pas la vidéo de Krystof Maratka visible à partir de cette semaine sur concertclassic.com (extrait vidéo). Krystof Maratka est le petit fils du sculpteur Joseph Maratka - auteur d’un célèbre buste de Janacek -, mais d’abord l’un des plus remarquables jeunes compositeurs européens d’aujourd’hui !

Alain Cochard

Journées Janacek, Opéra Bastille, les 27 et 28 janvier. Tarif préférentiel à -30% pour le concert du 27 à 20h et du 28 à 18h).

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