Paris gâte l’amoureux de piano ; en l’espace de moins d’une semaine on aura en effet vu se succéder deux des plus importants interprètes français d’aujourd’hui. Après Roger Muraro au TCE, c’est au tour de Philippe Bianconi d’occuper la scène de Gaveau, jeudi 3 décembre, dans un programme Chopin, Debussy, Schumann. Autant dire qu'il sera dans son jardin avec ces trois auteurs chers entre tous.
 
Construit autour des quatre Ballades, un magnifique disque Chopin (1) est venu rappeler l’an passé les profondes affinités de l’artiste niçois avec ce musicien. Une vision tout à la fois sensible et profondément moderne, à mille lieux des excès, des effets de manche et des pamoisons dont le Polonais a tant souffert – et souffre encore… On s’impatiente d'entendre Bianconi dans les Mazurkas op. 59, la Barcarolle et le 3^ème Scherzo.
Debussy après Chopin ? Rien de plus logique. Les deux compositeurs se tendent la main dans l’histoire de la musique et la pianiste sait apprivoiser leurs chimies harmoniques respectives avec un égal bonheur. Un disque (2) a, là encore, montré un compréhension intime de l’univers debussyste, une exactitude poétique à l’opposé des facilités d’un impressionnisme mal compris. Invitation au rêve en perspective avec les Estampes et six Préludes tirés du Livre 2 ...
 
Après la pause, Bianconi retrouve Schumann, compositeur qu’il n’a jamais quitté depuis ses débuts et auquel il a consacré deux beaux enregistrements (3). En concert, on l’a plus souvent entendu dans les Davidsbündlertänze que dans le Carnaval. C’est ce dernier qu’il a retenu pour son récital parisien. Gageons que son jeu lumineux et ailé et son sens poétique inné feront mouche dans l’immortel Op. 9.
 
Alain Cochard

(1) 1 CD La Dolce Volta
(2) 1 CD La Dolce Volta
(3) 2 CD Lyrinx
 
 
Philippe Bianconi, piano
Œuvres de Chopin, Debussy, Schumann
3 décembre 2015
Paris – Salle Gaveau
www.sallegaveau.com/la-saison/969/09-bianconi-philippe-3-dec-2015
 
 Photo © Bernard Martinez