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Paris - Compte-rendu - George Benjamin au Festival d’Automne


George Benjamin est l’un de ces compositeurs que la fidélité artistique du Festival d’automne à Paris permet de suivre sur le long terme. En 1992, en lui offrant une « carte blanche », le festival avait révélé les talents multiples du compositeur, également pianiste et chef d’orchestre, ainsi que ses influences contemporaines, de Berio à Boulez en passant par l’école spectrale de Grisey et Murail. Plus récemment, en 2006, le Festival d’automne avait accueilli la création de Into the Little Hill, premier opéra d’un compositeur alors âgé de 46 ans.

Qu’y avait-il de neuf pour ce concert ? Peu de choses finalement, puisque l’on retrouvait George Benjamin, à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, en compagnie d’un vieux complice, le pianiste Pierre-Laurent Aimard, qu’il côtoyait déjà sur les bancs du Conservatoire de Paris, dans les classes d’Yvonne Loriod et Olivier Messiaen et pour qui il a souvent composé (la partie de clavier du superbe Antara, par exemple). Sans être particulièrement inventif, ce premier concerto pour piano qui ne dit pas son nom, préférant l’appellation de Duet, rend hommage à la virtuosité de Pierre-Laurent Aimard, l’orchestre – sans violons – agissant comme un miroir, en particulier par le traitement percussif de l’orchestre (les percussions, la harpe mais aussi les cordes utilisées en pizzicato ou avec de brefs coups d’archet).

Ce concert, donné un an, jour pour jour, après la mort de Karlheinz Stockhausen, ne lui rendait pas hommage mais célébrait en revanche, avec quelques jours d’avance, les centenaires d’Elliott Carter, toujours vivant, et d’Olivier Messiaen, décédé en 1992. Dans Three Occasions de Carter comme dans Oiseaux exotiques de Messiaen, George Benjamin a montré une direction sûre, limpide, semblant se jouer des complexités rythmiques que ces œuvres ont en partage. On y retrouve tout simplement la clarté de discours qui est celle de Benjamin compositeur, telle qu’elle apparaissait dans Ringed by the flat horizon, son œuvre symphonique la plus célèbre qu’il dirigeait en fin de programme.br>

Jean-Guillaume Lebrun

Salle Pleyel, vendredi 5 décembre 2008

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Photo : DR

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