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Paris - Compte-rendu : Emmanuel Krivine dirige Orphée et Eurydice de Gluck

Dans le cadre du cycle La vie, La mort, la Cité de la Musique proposait en clôture des manifestations autour du mythe d’Orphée un concert dédié à l’opéra de C. W. Gluck, Orphée et Eurydice, le 29 septembre 2005. Parmi les diverses versions existantes, c’est celle révisée par Berlioz en 1859 qui a été retenue. Emmanuel Krivine dirigeait la Chambre Philharmonique et le chœur Accentus.

Les rôles d’Orphée, d’Eurydice et de l’Amour étaient interprétés respectivement par Liliana Nikiteanu (contralto), Elena de la Merced (soprano) et Magali Léger (soprano). De ce spectacle donné en version de concert, on retiendra d’abord la qualité musicale remarquable du chœur Accentus, dont les interventions, en particulier au début de l’œuvre et dans la fameuse scène des Enfers de l’acte II, participaient activement à l’expressivité du spectacle. La performance de Liliana Nikiteanu mérite également d’être saluée : habitée par le personnage d’Orphée, elle touchait les cœurs par son interprétation de la douleur du héros. On se souviendra longtemps de l’émotion qu’elle a transmise aux points culminants de l’œuvre, et notamment dans le célèbre air « J’ai perdu mon Eurydice » dont la « beauté simple », comme l’écrivait le compositeur lui-même, regorgeait de douleur contenue.

L’orchestre conduit par Emmanuel Krivine soutenait l’ensemble de manière vigoureuse et énergique, mais aurait peut-être gagné à plus de nuance, en particulier dans l’acte II où les cuivres finissaient par recouvrir véritablement les accents du chœur (« Non ! »). Dans l’ensemble, un beau concert donc, où la beauté de la partition de Gluck atteignait le public sans difficulté.

Anne-Claire Magniez

Programme détaillé de la Cité de la musique

Orphée et Eurydice en DVD

Photo : DR
 

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