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Orsay, Le Louvre : à chacun son cycle

Double intégrale Brahms-Fauré à Orsay, programmation autour du «Dernier œuvre » - et de Boris Berezovsky - au Louvre : les musées parisiens attirent le mélomane en ce début d’année.

Commencé en octobre dernier, le cycle « Maurice Denis et la musique » du musée d’Orsay se prolonge jusqu'à la mi-mars. L’institution de la rive gauche a toujours affectionné les cycles, soit en relation direction avec une exposition, soit, plus simplement, en fonction de la période historique couverte par Orsay. C’est le cas du vaste cycle Brahms-Fauré que le musée propose du 9 janvier au 10 mai.

Partagé entre la musique de chambre avec piano et la musique pour piano seul, il demeurera exclusivement consacré au premier domaine jusqu’au mois de mars – où un « marathon pianistique » offrira l’intégralité de la production pour piano des deux auteurs en l’espace de deux jours (10 et 11/03) ! Le volet chambriste de l’entreprise a largement de quoi nous occuper jusque là et c’est au compositeur allemand que revient d’inaugurer le cycle avec le Trio Wanderer et l’altiste Christophe Gaugué dans le Quatuor avec piano n°3 op 60 et le Trio pour piano n°3 op 101(9/01). Petite entorse à la thématique retenue, le récital de David Grimal et Georges Pludermacher (18/01) ajoute à la Sonate n°1 op 13 de Fauré et à la Sonate n°2 op 100 de Brahms, les Sonates pour violon et piano de Ravel et de Debussy. Peu après, Eric le Sage, François Salque, Lise Berthaud et Nicolas Dautricourt (25/01) abordent le Quatuor n°2 op 45 du Français et le Quatuor n°2 op 26 de Brahms.

Par la suite, des instrumentistes tels que Paul Meyer, Misha Maïsky, Dashin Kashimoto, Itamar Golan Gérard Caussé, Sonia Wieder-Atherton, Imogen Cooper, Isabelle Faust, Alexander Melnikov, Raphaël Oleg, Bertrand Chamayou ou le Quatuor Belcea interpréteront le reste de la musique de chambre avec piano des deux auteurs, tandis que leurs œuvres pour piano solo seront données en mars par François-Frédéric Guy, Pierre-Alain Volondat, Philippe Cassard, Laurent Wagschal, Jean-Frédéric Neuburger, Nima Sarkechik et Jonathan Gilad.

A l’auditorium du Louvre, le cycle « Le dernier œuvre » (8 janvier-8 février) se répartit entre musique vivante, films, conférences et une lecture. Du 8 au 18 janvier, sept concerts rassemblent Boris Berezovsky (photo) et ses amis. « Le quatuor, un genre pour les vieux jours », « Espoir et désespoir », « Point de non retour » « Chemin vers l’au-delà », etc. Pas très engageant ? Je vous le concède, mais ne vous laissez pas dissuader pas les intitulés de certains concerts. Les ouvrages interprétés sont loin de tous céder à la noirceur car l’inspiration d’auteurs parvenus à la fin de leur parcours témoigne souvent d’une belle santé. Ainsi le programme inaugural du 8 janvier, avec B. Berezovsky, V. Repin, D. Makhtin, M. Kugel et A. Kniazev, associe-t-il la Sonate pour violoncelle et piano op 96 et la Sonate op 111 de Beethoven, qu’il n’est guère nécessaire de présenter, au Quintette avec piano, op 30 de Taneiev. Très rare au concert, cette vaste et foisonnante réalisation, achevée trois ans avant disparition du compositeur russe en 1915, réserve une belle découverte à une grande partie des auditeurs.

Durant les jours suivants, certains des interprètes précités, mais également le Quatuor Ysaÿe, Brigitte Engerer, Akiko Suwanai ou Martin Fröst, côtoieront le pianiste russe dans diverses œuvres de musique de chambre ou à deux pianos. Une seule occasion d’entendre Berezovsky en récital , le 12 janvier, dans des opus de Chopin – les derniers, forcément !

Orsay, Le Louvre : à chacun son cycle. Et… puisse 2007 tourner rond pour chacun d’entre vous !

Alain Cochard

www.musee-orsay.fr
www.louvre.fr

Photo : DR
 

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