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Musique à l’Empéri : Un parfum 1900


15 ans d’existence, cela commence à ressembler à un cap pour un festival de musique. C’est en tout cas l’âge de la manifestation de Salon-de-Provence. Au fil des ans, Emmanuel Pahud, Paul Meyer, Eric le Sage et autres membres fondateurs de « Musique à l’Empéri » ont su fédérer autour d’eux beaucoup de talentueux instrumentistes de la jeune génération. Peu à peu la « famille Empéri » s’est agrandie et ses membres attendent toujours avec impatience les retrouvailles estivales.

Pour son 15ème anniversaire, le festival revient à un répertoire de musique française qu’il a beaucoup défendu à ses débuts. « Paris 1900 » est en effet le thème d’une édition où les compositeurs dont la carrière se développa ou commença à partir de la fin du XIXe siècle occupent une place de choix. Saint-Saëns, Franck, Chausson, Debussy, Ravel, Satie sont ainsi à l’affiche. Mais loin de se catonner à des auteurs célèbres, l’Empéri propose aussi des noms plus rares : D’Indy – qui occupa, il ne faut pas l’oublier, un rôle central à son époque -, Emmanuel, Caplet (pour le somptueux Masque de la Mort Rouge, entre autres, avec la harpiste Marie-Pierre Langlamet) ou, Joseph Jongen - un voisin belge proche de l’esthétique de la Schola Cantorum. De plus, loin de s’arrêter à l’avant-guerre, le festival programme des artistes tels que Poulenc, Ibert, Messiaen et s’ouvre à des créateurs d’aujourd’hui : Guillaume Connesson et Thierry Escaich. « Paris 1900 » cache donc une fête de la musique française au sens large.

Après une entrée réussie à l’Empéri, le cinéma muet revient cette année, son accompagnement étant à nouveau confié à Jean-François Zygel. Ce dernier sera seul au piano pour deux Buster Keaton (La maison démontable et Frigo déménageur), mais s’alliera en revanche les talents de Philippe Berrod, Philippe Cornus, Pierre Mancinelli, Jean Boucault et Johnny Rasse (ces deux derniers pour l’imitation des chants d’oiseaux !) dans la célèbre « symphonie de l’horreur » de Murnau : Nosferatu. Frissons garantis dans la belle cour Renaissance du Château de l’Empéri !

Un peu cocardière cette année, la programmation de « Musique à l’Empéri » n’exclut pas pour autant Strauss, Schubert, Boccherini, Piazzola ou Takemitsu. Bref, à Salon-de-Provence aussi on sait jouer l’ouverture !

Alain Cochard

Musique à l’Empéri, du 30 juillet au 8 août 2007

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Programme détaillé du festival

Photo : DR

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