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Mobilisation symphonique


Les institutions lyriques font des émules. A l’instar de ces dernières avec l’opération « Tous à l’Opéra ! », les phalanges symphoniques hexagonales vont bénéficier d’un coup de projecteur, du 14 au 23 novembre, avec la première édition d’ « Orchestres en fête ». Montée à l’initiative de l’Association Française des Orchestres, la manifestation implique près d’une trentaine de formations sur l’ensemble du territoire. De l’Orchestre National de Lille au Philharmonique de Nice, de l’Orchestre de Bretagne au Philharmonique de Strasbourg, en passant par les orchestres parisiens, la mobilisation est générale pour attirer le plus large public et lui faire découvrir des formations et activités à la rencontre desquelles il n’ose pas toujours aller - les préjugés sur la musique classique ont parfois la vie dure dans un pays dont le système éducatif néglige cruellement l’éducation de l’oreille …

« Groupe d’instrumentistes qui exécute ou qui est constitué en vue d’exécuter de la musique symphonique » : par-delà le triste prosaïsme de la définition que le Robert donne de l’orchestre, tout l’enjeu d’ « Orchestres en fête » est d’amener à mieux comprendre le fonctionnement de la micro-société que constitue une formation symphonique et l’immensité du répertoire qui s’offre à elle. Avec un total de 229 événements concentrés sur une semaine, nombreuses seront pour chacun les occasions de partir à la rencontre de « son » orchestre.
Les concerts constituent évidemment une part essentielle des propositions de la manifestation. Si dans bien des cas, il s’agit de programmes qui s’insèrent dans le cours de saisons commencées depuis plusieurs semaines, dans d’autres « Orchestre en fête » est l’occasion d’ouvrir la saison.

Ainsi L’Orchestre symphonique Région Centre-Tours inaugure-t-il (les 15 et 16 nov.), sous la baguette de Jean-Yves Ossonce et avec la violoniste Fanny Clamagirand, une programmation quantitativement modeste certes mais de grande qualité. Bach, Mozart, Beethoven, Brahms, Dvorak et autres auteurs fameux occupent une belle place dans les divers rendez-vous proposés. Mais loin de se limiter aux valeurs sûres, les concerts d’ « Orchestres en Fête » n’oublient pas des compositeurs plus rares ou la musique d’aujourd’hui. Matin Matalon, Enno Poppe, Erkki-Sven Tüür, Alexander Warenberg ou Pascal Zavaro ont ainsi des œuvres créées dans le cadre la manifestation. S’agissant de Zavaro, sa Suite lyrique « La Traversée » figure au programme du concert que l’Orchestre de Picardie, les Swingle Singers et Arie van Beek donnent au Châtelet le 14 novembre. Une soirée qui marque à la fois la conclusion des « Paris de la Musique » de Musique nouvelle en liberté et le coup d’envoi d’ « Orchestres en fête ».

Autre aspect, essentiel si l’en est, d’« Orchestres en fête », son volet pédagogique très développé permet d’assister à de nombreuses répétitions et même, parfois, de les vivre « de l’intérieur ». Ainsi, à Lille, les « Cuisines internes » de l’ONL inviteront des auditeurs à suivre sur scène, aux côtés des instrumentistes, le travail de Jean-Claude Casadesus, commenté par ses soins.

« Concerts pour les petites oreilles » : la sympathique dénomination des concerts « jeune public » à Tours pourrait être reprise dans la plupart des lieux. L’action en direction du public scolaire est en effet l’un des enjeux importants de l’opération. Car il est bien joli de se pâmer devant certains projets architecturaux, mais plus important de se préoccuper de remplir les salles existantes et futures ! Bref, d’apprendre à aimer, de susciter le désir ; vaste sujet …

Alain Cochard

Orchestres en fête. Du 14 au 23 novembre 2008. www.orchestreenfete.com

Voir la vidéo de l’Orchestre National de Lyon interprétant la Turangalîla-Symphonie d’Olivier Messiaen

Photo de l’Orchestre National du Capitole : DR

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