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Luis Fernando Pérez à la Folle Nuit Mirare - La vérité d’Albéniz

La Folle Nuit Mirare à Gaveau prend de l’ampleur. D’une formule en un week-end, on passe à cinq jours avec l’édition de cet automne. Comme de coutume, le piano domine largement la programmation, même si l’on trouve un peu de musique de chambre (et très rare : le Poème pour piano et quatuor de Gabriel Dupont par Marie-Catherine Girod et le Quatuor Prazák !) et quelques pages sacrées (les Motets sur des thèmes grégoriens de Duruflé et le Requiem de Fauré sous la direction de Michel Corboz).

Beaucoup de piano donc, avec des interprètes fidèles à la manifestation (Abdel Rahman El Bacha - dont la deuxième intégrale Beethoven paraît tout juste chez Mirare -, Anne Queffélec, Jean-Claude Pennetier, Claire-Marie Le Guay, Shani Diluka, Claire Désert, le Duo Bizjak, Adam Laloum, Dana Ciocarlie), d’autres qu’on y entend pour la première fois : Matan Porat, Lukas Geniusas, Yulianna Avdeeva et Marie-Catherine Girod donc, magnifique musicienne de plus en plus présente sur les scènes - on s’en réjouit.

Parmi les habitués de la Folle Nuit, on note aussi la venue de Luis Fernando Pérez (ce sera sa troisième apparition dans ce cadre). Il est au rendez-vous cette fois pour une soirée événement consacrée à l’intégrale de la suite Iberia d’Albéniz. Par-delà la performance technique que constitue l’exécution d’un corpus parmi les plus redoutables de la littérature, on se rendra évidemment à ce concert pour y entendre un interprète d’exception. La France a peu à peu appris à connaître Luis Fernando Pérez. Au tout début de ce processus, il y eut justement Iberia ; un enregistrement passionnant réalisé pour le label Verso (1) en 2006 qui révéla aux mordus de musique espagnole un artiste de haute lignée. Des apparitions à La Roque d’Anthéron et à Piano aux Jacobins en particulier, des enregistrements Chopin, Soler, Granados (tous pour Mirare) ont ensuite assis la réputation d’un poète et coloriste hors pair Ancien élève d’Alicia de Larrocha, entre autres, Pérez a repris le flambeau de la grande école de piano espagnole (qu’un vétéran de génie, Joaquín Achúcarro, continue lui aussi de porter ; la France l’oublie trop hélas…). Chaque concert de Luis Fernando Pérez est une invitation au voyage et c’est l’un des plus beaux qui se puissent imaginer qui a lieu samedi 26 à Gaveau avec l’intégrale d’Iberia. Le chef-d’œuvre d’Albéniz dans un lieu associé à bien des moments marquants de la musique française, quoi de plus normal ? Elle lui doit tant : demandez à Claude Debussy ou à Olivier Messiaen.

Alain Cochard

(1) Verso VRS 2045

La Folle Nuit Mirare
Du 23 au 27 octobre 2013
Récital de Luis Fernando Pérez
26 octobre – 20h 30
Paris – Salle Gaveau

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Photo : Myriam Florez
 

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